Danny Reweghs

Ne cédons pas à la panique

Danny Reweghs Journaliste

Le coronavirus fait souffler un vent de panique sur les marchés mondiaux, menaçant d’interrompre l’ascension continue des marchés depuis 11 ans. Mais il ne devrait pour autant pas signer la fin de la phase haussière des places boursières.

La semaine prochaine marquera la onzième année consécutive de hausse à Wall Street. L’indice Standard&Poor’s 500 affiche en effet une progression constante depuis mars 2009, sans repli intermédiaire de plus de 20% par rapport au sommet. Mais vu l’évolution de la situation, cet anniversaire pourra-t-il être célébré? Avant la semaine dernière, jamais une correction (soit un recul de plus de 10%) n’est survenue si rapidement après un nouveau sommet historique.

Pendant des semaines, les Bourses occidentales n’ont guère fait cas du coronavirus. Exemple de robustesse, Wall Street a continué à bondir de record en record. Mais après l’apparition de foyers importants en Corée du Sud et en Italie, la probabilité d’une pandémie a provoqué la panique des investisseurs et, en quelques jours, l’euphorie a muté en hystérie. L’indice Bel 20 a perdu 14,5% en une semaine seulement. Des actions sur lesquelles des plus-values importantes pouvaient être réalisées, comme argenx, Barco ou Galapagos ont perdu des plumes, tandis que des sociétés comme AB InBev, qui ont confessé l’incidence considérable du virus sur leurs ventes et leurs bénéfices, ont aussi fait l’objet de dégagements.

Nous n’avions plus traversé de période aussi dramatique en Bourse depuis la crise bancaire de 2008-2009. A l’époque, le système financier tremblait sur ses bases. Aujourd’hui, la menace d’une récession (mondiale) est réelle si le Covid-19 continue de faire des victimes dans l’hémisphère Nord. Cette perspective a provoqué l’hystérie des marchés.

Encore des hausses à attendre

Les marchés boursiers, et en particulier Wall Street, ont-ils atteint leur sommet? Nous ne le pensons pas. Par le passé, les ravages d’autres virus tels que le SRAS et Ebola sur les places boursières ont été temporaires. Selon nous, nous n’avons assisté fin février qu’à une glissade, certes violente. Ces prochaines semaines, les fluctuations devraient encore être importantes.

Cette correction typique des phases finales d’un marché haussier vient étayer notre conviction: nous sommes dans la dernière ligne droite de l’ascension. En soi, ce repli n’a pas vraiment réduit la probabilité que l’indice S&P 500 atteigne 4.000 points à l’issue de cette longue phase haussière. La dernière avancée est en effet toujours la plus puissante et se caractérise par des replis intermédiaires plus brutaux et une volatilité plus marquée.

Ces derniers jours, ce sont les obligations d’Etat qui ont le plus profité de l’hystérie autour du coronavirus – et en premier lieu, les titres du Trésor américain, très liquides. Les valorisations des actions se sont quelque peu détendues, et la bulle obligataire a encore enflé. Le taux à 10 ans a plongé à un creux sans précédent, alors que les Etats-Unis continuent d’accumuler des dettes à un rythme accéléré. L’or a connu une semaine mitigée: considéré initialement comme un refuge, il a connu lui aussi un surprenant coup de frein en fin de semaine.

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