Miser sur une correction du palladium
Le prix du palladium a atteint son plus haut niveau depuis février 2001.
Peut-être vous souvenez-vous que le palladium a été plus cher que le platine pendant un certain temps vers le changement de siècle. Cette situation exceptionnelle était liée à une interruption des transports venant de Russie, qui a fait craindre à plusieurs constructeurs automobiles américains, qui utilisent le métal pour la production de catalyseurs, de tomber à court de réserves. La spéculation financière a fait le reste, et le 26 janvier 2001, l’once de palladium coûtait 1090 USD. La même quantité de platine coûtait alors 615 USD.
Platine 70% plus cher
Depuis lors, cette structure de coûts ne s’est plus représentée. Le marché s’est normalisé et de nombreux spéculateurs y ont laissé des plumes. A la fin du mois dernier, le prix du palladium a atteint son plus haut niveau depuis février 2001. Cela dit, la situation actuelle n’est pas du tout comparable à celle qui prévalait il y a plus de 13 ans. Ainsi le platine est-il actuellement toujours 70% plus cher que le palladium. Par ailleurs, il n’y a pas vraiment de pénurie, même si la crainte de cette dernière est à l’origine de la récente hausse de prix.
Fin juin, la grève du secteur minier sud-africain a pris fin. Cette grève a affecté principalement les trois grands exploitants de mines de platine et de palladium comme Amplats, Lonmin et Impala. L’Afrique du Sud est le plus grand fournisseur de platine au monde, et est à la deuxième place pour le palladium. Cette année, ces deux métaux ont déjà connu une évolution particulièrement positive. Le platine a progressé de 10% et le palladium a même connu une hausse deux fois plus importante. Pourtant, à nouveau, on note une différence entre les deux métaux. Le platine a atteint un sommet fin août 2011, il y a près de trois ans donc, à 1887 USD, et ce, à peu près au même moment que l’or. Le palladium a entretemps laissé derrière lui le niveau de prix qui prévalait il y a 3 ans.
Tensions politiques et sociales
La grève en Afrique du Sud est dans l’intervalle passée, mais les conséquences se feront encore sentir pendant un certain temps. Il faudrait ainsi peut-être encore attendre septembre pour que les différentes activités opérationnelles reviennent à leur vitesse de croisière. En Afrique du Sud, les tensions sociales sont un phénomène récurrent, et il n’est pas exclu que les actions de petits syndicats donnent lieu à des problèmes au cours des prochains mois. En outre, il faut également tenir compte de la situation de la Russie. Deuxième producteur de palladium au monde, le pays représente, avec Norilsk Nickel, 2,6 millions d’onces par an, soit plus de 40% de l’offre mondiale. Le monde occidental, les USA en tête, menace de prendre des sanctions économiques supplémentaires contre la Russie au titre de représailles pour l’invasion de l’Ukraine. Il semble cependant très improbable que ce conflit se traduise par une interdiction d’importation du palladium pour la Russie. Les constructeurs automobiles occidentaux se tireraient dans les pieds, le cas échéant, car à court terme il n’y a pas d’alternative. Norilsk Nickel a d’ores et déjà annoncé que dans ce cas de figure, il exporterait davantage vers l’Asie, qui représente seulement un quart des débouchés, contre 65% pour les Etats-Unis et l’Europe.
Il ressort du Platinum Group Metals Yearbook 2014 de CPM Group que la demande globale de palladium augmentera pour la 4eannée consécutive en 2014. L’institution prévoit une hausse de 3,2%, à 9,08 millions d’onces troy. La demande du secteur automobile devrait augmenter le plus sensiblement. L’Europe est actuellement un peu en retrait, mais l’industrie automobile américaine et surtout asiatique tourne à plein régime. CPM Group pense que le déficit d’offre s’établira cette année à environ 369.000 onces troy. Le déficit primaire – différence entre la production minière et la demande industrielle (donc hors recyclage et demande d’investissement) – devrait même être encore plus élevé. Pour autant, on ne doit pas craindre directement de pénurie. Tout comme pour le platine, les réserves aériennes de palladium sont abondantes.
Miser sur une correction
Nous pensons que le déficit attendu du palladium est déjà en grande partie intégré dans les prix vu la forte hausse, et que les investisseurs ont même agi sans faire preuve de beaucoup de discernement. Qui souhaite miser sur une baisse du prix du palladium peut envisager d’investir dans les produits à effet de levier.
Chez ABN Amro Markets, la gamme se compose uniquement, pour l’instant, du turbo long sur le palladium. Sur Euronext, RBS Markets propose deux turbos short ayant le palladium en sous-jacent. Le même émetteur propose, sur la Bourse allemande, 9 mini-futures short sur le palladium avec des leviers compris entre 2,1 et 8. Les investisseurs qui préfèrent Euronext peuvent également se tourner vers ING, qui propose 4 sprinters short.
Dans le cas des produits à effet de levier ayant des métaux précieux comme valeur sous-jacente, c’est le spot price qui est utilisé à titre de référence. Les investisseurs ne doivent donc pas tenir compte de la structure de prix des contrats à terme. D’autre part, il faut cependant tenir compte du fait que le stop-loss (barrière désactivante) peut être atteint également en-dehors des heures d’échange du turbo, mini-future ou sprinter.
Palladium sprinter Short
Code ISIN: NL0010755252
Devise: EUR
Niveau de financement: 1238,12
Prix de référence: 881
Barrière désactivante: 1145
Levier: 2,4
Cours: 26,7/26,9
Ce sprinter émis par ING est le plus sûr de la gamme, avec un levier de 2,5. La barrière désactivante se trouve encore 30% au-delà du prix actuel du palladium.
Palladium Future Turbo short
Code ISIN: NL0010658480
Devise: EUR
Niveau de financement: 1052,74
Prix de référence: 881
Barrière désactivante: 948
Levier: 5,16
Cours: 12,87/13,07
Sur ce turbo short plus agressif de RBS Markets, on note un écart de seulement 8% entre la barrière désactivante et le prix de référence. Il est évidemment aussi possible de sélectionner un produit à levier présentant un risque moyen (entre ces deux extrêmes) dans la gamme disponible.
Dérivés
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