Miser sur le potentiel de croissance de l’Inde par le biais de Vedanta Resources
Un abonné nous a posé la question suivante : “Vedanta Resources va-t-il procéder à une augmentation de capital à la suite de la fusion ? Pouvez-vous faire le point ?”
Vedanta Resources est coté sur la Bourse de Londres depuis 2003. Une décennie de forte croissance l’a amené à la sixième position dans le classement mondial des producteurs de matières premières diversifiés. Le groupe est contrôlé par le milliardaire indien Anil Agarwal (69,4%), qui a récemment pris une participation notable de 12% dans Anglo American. Outre l’Inde, son marché domestique, il est actif au Liberia, en Zambie, en Namibie et en Afrique du Sud. Les activités en Inde sont pilotées par l’intermédiaire de trois filiales : HZL (deuxième producteur mondial de zinc ; participation de 64,9%), Vedanta Limited (active dans le cuivre, le minerai de fer, l’aluminium et la production d’électricité; participation de 62,9%) et Cairn India (le plus grand producteur privé de gaz et de pétrole en Inde ; participation de 60%).
La fusion annoncée en 2015 entre Cairn India et Vedanta Limited sera finalisée fin avril – les actionnaires de Cairn ont approuvé un échange d’actions amélioré (en plus d’une action ordinaire de Vedanta Limited, ils recevront quatre actions préférentielles) en septembre 2016. L’opération ramènera la participation dans Vedanta Limited à 50,1%, mais entraînera une amélioration significative du profil d’endettement de Vedanta Limited vu la position de trésorerie nette solide de Cairn. C’est donc une fusion de filiales, et nous ne nous attendons à aucune augmentation de capital au sein de Vedanta Resources.
Le zinc reste de loin la principale source de revenus du groupe, avec une part de 46,4% dans les cash-flows opérationnels (EBITDA) totaux après neuf mois (période d’avril à décembre). Vedanta construit actuellement la mine de Gamsberg en Namibie, le plus grand nouveau projet de zinc au monde dont la mise en service est prévue en 2018. Le pétrole et le gaz apportent 20,4% de l’EBITDA, alors que le cuivre (10%), l’aluminium (9%), l’électricité (8%) et le minerai de fer (6,4%) pèsent moins lourd dans les résultats du groupe. Grâce au redressement des cours du zinc, l’EBITDA au niveau du groupe a gagné 19% par rapport à 2015-2016, à 2,12 milliards de dollars. C’est bienvenu, car en raison de la position d’endettement élevée (dette financière nette de 7,33milliards de dollars ; 3,1 fois l’EBITDA 2015-2016) du groupe, la direction avait réduit le dividende de 64 à 30 cents de dollar en 2006. L’amélioration des résultats lui permettra de relever le dividende à 50 cents de dollar par action cette année.
L’action, qui avait vu sa valeur quintupler en 2016 à la suite du redressement du marché des matières premières, a à nouveau perdu 30% récemment. La valorisation est alléchante avec un rapport valeur d’entreprise (EV)/EBITDA de 5,1. L’action reste une manière attrayante de miser à long terme sur le potentiel de croissance de l’Inde (digne d’achat, 1C).
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