Materialise, ou les promesses de la 3D

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Peut-on voir dans le repli récent du titre Materialise une opportunité d’achat?”

En février, nous avons émis une recommandation de vente sur Materialise, société d’impression 3D basée à Louvain, dont le cours avait doublé en quelques mois, porté par les espoirs suscités par le net relèvement des prévisions de CA de son concurrent 3D Systems. Ce dernier a toutefois vu ses ventes diminuer au 1er trimestre de 2021 et anticipe désormais un résultat net négatif – ce qui a plombé les perspectives pour le secteur.

Chez Materialise, bénéfices et pertes alternent, mais le résultat est toujours proche de l’équilibre. En 2020, les ventes ont chuté pour la première fois depuis la création de l’entreprise, à 170,4 millions d’euros (-13,3%), entraînant une perte nette de 7,3 millions (1,6 million d’euros de bénéfice en 2019). Pour 2021, les analystes visent un CA de 200 millions d’euros et une perte nette de 4 millions. D’ici à 2023, la croissance annuelle devrait atteindre 12% et le bénéfice net, 5 à 14 millions d’euros. Materialise, peu endettée, continue d’investir dans l’innovation, avec, en 2020, le lancement du logiciel SurgiCas, le rachat des 50% restants de RS Print, leader des techniques de mesure du pied, la conclusion d’un partenariat avec Ditto Inc et une option d’achat sur Link3D Inc (leader des logiciels de gestion d’impression), qui pourrait accélérer le développement de la plateforme Magics de Materialise.

Le CA du 1er trimestre s’élève à 45,6 millions d’euros (-1,5% sur un an). Les segments Medical (+3,7%, à 16,7 millions d’euros) et Logiciels (+4,1%, à 10,2 millions d’euros) ont progressé, mais le segment Industriel a encore reculé (-8,2% à 19,1 millions), malgré une hausse des commandes. L’augmentation du cash-flow opérationnel ajusté (Rebitda) de 3,6 à 5,3 millions d’euros est positive. La perte nette s’est alourdie (de 2,9 à 3,7 millions d’euros).

Nous relevons notre conseil à “conserver/attendre” (rating 2B) après la chute de 68% du cours depuis le sommet de février. A 9,2 fois la valeur comptable, 7,5 fois le CA prévu pour 2021 et avec une valeur d’entreprise de 62 fois l’Ebitda escompté pour 2021, le titre est loin d’être bon marché. Tout nouveau repli vers 20 dollars (sommet de la fourchette de négociation jusqu’au début de 2020) constituerait un point d’entrée intéressant pour les investisseurs à long terme.

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