Danny Reweghs
Marchés boursiers: une nette reprise est possible
Près de la moitié des gestionnaires interrogés ont avoué être “sous-pondérés” en actions, un chiffre qui n’avait pas été aussi élevé depuis des années. L’investisseur perspicace verra, lui, dans le contexte actuel, la confirmation ultime que le plancher est atteint et que les conditions d’une reprise solide sont réunies.
Curieusement, les marchés boursiers progressent assez rarement durant la période septembre-octobre. L’adage “Vendez en mai et partez” semble assez réaliste – même s’il faudrait lui ajouter “Mais n’oubliez pas de revenir en septembre”. Diverses études, notamment de documents portant sur Wall Street qui remontent jusqu’à la fin du 19e siècle, montrent en tout cas qu’il contient un fond de vérité: d’après ces recherches en effet, le rendement, sur les mois de mai à août, va de 0% à 1,9% en moyenne, en fonction de la méthodologie et de la période examinée. Alors qu’entre septembre et avril, la moyenne des rendements sur plus de 100 ans oscille entre 6% et 7%.
Si, cette année, septembre est arrivé trop tôt pour l’investisseur désireux d’acheter au plus bas, le début de l’automne semble avoir été une fois encore très propice aux rachats de positions. Nous avons évoqué la semaine dernière le pessimisme extrême des investisseurs particuliers constaté par l’American Association of Individual Investors, et rappelé que cette situation a systématiquement été, depuis 1987, annonciatrice de rendements supérieurs à la moyenne au cours des six mois qui ont suivi la publication des résultats de cette enquête hebdomadaire.
Sous-pondération
Les investisseurs particuliers ne sont pas les seuls à s’être arraché les cheveux cet automne. Les 300 gestionnaires et plus de fonds (américains) interrogés par Bank of America ont eux aussi ressenti un profond découragement. Pour la première fois depuis 2001 et dans un contexte de marché orienté à la hausse depuis le printemps 2009, ils ont converti en liquide plus de 6% (6,3%) de leurs actifs. Une situation à peu près similaire n’avait été constatée qu’en avril 2020, lors de l’éclatement de la pandémie dans le monde occidental.
Près de la moitié (49%) des personnes interrogées ont avoué être “sous-pondérées” en actions, un chiffre qui n’avait pas été aussi élevé depuis des années. Les gestionnaires aiment en général au contraire faire état d’une surpondération, gage de l’excellence de leur stratégie. Et ce n’est pas tout: près de 79% des spécialistes ont déclaré craindre un ralentissement de l’économie dans les 12 mois qui suivraient l’enquête, et 83%, un recul des bénéfices des entreprises au cours de cette même période. Alors qu’à la fin de l’an dernier, 80% environ des répondants estimaient encore que les bénéfices seraient plus élevés en décembre 2022 qu’en décembre 2021.
Bref, tous les investisseurs, petits et grands, sans distinction, ont manifestement jeté l’éponge. Il s’agit d’une situation exceptionnelle, mais qui n’est pas non plus tout à fait inédite, après trois trimestres de pertes importantes. L’investisseur perspicace verra, lui, dans ce phénomène, la confirmation ultime que le plancher est atteint ou en passe de l’être, et que les conditions d’une reprise solide, appelée à durer plusieurs mois au moins, sont réunies.
Stratégie
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