Macron enthousiasme les marchés

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Si le centriste libéral Emmanuel Macron devient président, les marchés boursiers européens, apaisés, pourraient rattraper leur retard par rapport à la progression de Wall Street. La hausse étant mature, l’on surveillera néanmoins de très près, notamment, les introductions en Bourse et fusions/acquisitions, qui ont le vent en poupe.

On attendait la présidentielle française depuis des semaines, sinon des mois, y compris sur les marchés financiers. Cette fois heureusement, les sondages d’opinion étaient proches de la vérité. La populiste de droite Marine Le Pen sera bien au second tour, mais elle a obtenu un score inférieur à celui du centriste libéral Emmanuel Macron. Macron part grand favori du second tour, le dimanche 7 mai. La perspective de son accès à la présidence enthousiasme les marchés.

La disparition de l’incertitude politique peut contribuer à une haute conjoncture sur les marchés boursiers européens. Depuis la crise de l’euro, les Bourses européennes accusent un retard important par rapport aux Bourses américaines. Si Macron devient président, ce fossé peut nettement se réduire au cours des prochains mois.

Signes de surchauffe

Il faudra cependant guetter une éventuelle surchauffe. Après autant d’années de progression, la hausse de la Bourse est évidemment ” mature “. On le remarque d’ailleurs au niveau historiquement élevé des valorisations, comme nous l’avons détaillé dans cette même rubrique il y a deux semaines. Le ratio CAPE, par exemple, n’a atteint que pour la troisième fois depuis 1871 le niveau de 30.

Au premier trimestre de cette année, 369 entreprises dans le monde ont fait leurs premiers pas en Bourse. C’est 92% de plus qu’il y a un an !

Il conviendra en outre d’être attentif aux fusions et acquisitions, autant qu’aux entrées en Bourse. On ne peut nier que ces opérations ont à nouveau le vent en poupe. Ainsi la vague de fusions et d’acquisitions est-elle à son plus haut niveau depuis 2007. La fièvre des fusions et acquisitions est déjà très visible dans l’agrochimie. Le secteur ne compte plus six grands acteurs, il en compte trois énormes : en l’espace d’un an, on a vu naître les nouvelles entités ChemChina-Syngenta, Dow Chemical-du Pont et Bayer-Monsanto. De cette manière, les entreprises atteignent un double objectif. D’une part, elles assurent la croissance du bénéfice pour plusieurs années ; en d’autres termes, elles achètent cette croissance. D’autre part, elles exploitent de façon pratique leur propre valorisation élevée comme levier en finançant l’acquisition partiellement (voire presque totalement) par actions propres. Mais si ce dernier phénomène venait à devenir monnaie courante et si la part de liquidités diminuait, il y aurait lieu de s’inquiéter.

De même si le nombre d’introductions en Bourse venait à croître sensiblement. Les investisseurs en Bourse bruxelloise pourraient évidemment avoir l’impression que pareille augmentation est positive. Mais au niveau mondial, au premier trimestre de cette année, 369 entreprises ont fait leurs premiers pas en Bourse. C’est un nombre record sur la décennie écoulée et un bond de 92% par rapport à la même période, l’an dernier. Ces opérations ont permis de lever mondialement 31,6 milliards d’euros ou 142% de plus qu’au cours des trois premiers mois de 2016. Un phénomène à impérativement surveiller de près.

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