Les prix du cacao remontent
En juin, les cours du cacao étaient encore à leurs niveaux les plus bas depuis l’été 2007. En raison de la suroffre, ils ont baissé de moitié en moins d’un an. Au troisième trimestre, une amélioration était cependant perceptible, qui s’est confirmée ces dernières semaines.
L’Afrique occidentale couvre plus de 70% de la demande mondiale de cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana étant les principaux fournisseurs. Cette concentration est telle que les revenus de la production sont très sensibles aux fluctuations annuelles. L’International Cocoa Organisation (ICCO) a estimé que les récoltes mondiales de fèves de cacao avaient atteint un sommet en 2016-2017 (du 1er octobre au 30 septembre), à 4,7 millions de tonnes. La production record a donné lieu à un excédent d’offre, estimé par l’ICCO à 371.000 tonnes. La nouvelle année de récoltes a commencé au début du mois dernier, mais il est clair d’ores et déjà que les récoltes seront nettement moins abondantes. Le cacao se récolte deux fois l’an. La principale récolte s’étale d’octobre à mars, avec un pic en janvier et février en Afrique occidentale. Ces derniers mois, les conditions climatiques y furent tout sauf optimales, avec de grandes quantités de précipitations dans certaines régions. Plusieurs institutions prévoient de moins bonnes récoltes (baisse de moins de 10%).
Malgré les récoltes record enregistrées l’année dernière, les revenus des agriculteurs furent très maigres. Les autorités de Côte d’Ivoire et du Ghana appliquent en effet un système de prix minimum garanti. Les agriculteurs tentent évidemment de vendre au plus haut prix aux intermédiaires. Mais plusieurs intervenants avaient acheté d’importantes quantités de cacao à terme afin de le revendre avec plus-value. Cette stratégie est lucrative tant que le cours ne baisse pas. Or il a diminué l’an dernier. Les agriculteurs ont dès lors dû se contenter du tarif minimum. Contraints de vendre à perte, certains d’entre eux ont laissé les fruits sur leurs branches.
Sentiment variable
Les baisses de prix ont néanmoins un impact favorable sur la demande. La quantité de fèves de cacao transformées en beurre et en poudre s’est révélée supérieure aux attentes au troisième trimestre, en Asie comme en Europe. L’Asie demeure le marché de croissance le plus solide.
A l’égard des matières premières agricoles tel le cacao, le sentiment peut rapidement changer. La situation fondamentale du marché s’est améliorée ces derniers mois pour le cacao, et les cours actuels ne tiennent pas compte d’un déficit.
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