Les cours du cobalt et du lithium se redressent

Ces deux métaux utilisés dans la production de batteries ont connu un trou d’air en 2019. Mais la demande de véhicules électriques, notamment, attendue en hausse, augure un retour à l’équilibre.

Pour les producteurs de cobalt et de lithium, deux métaux utilisés dans la production de batteries, 2019 a été un cru décevant. En Chine, avec les coupes de subventions, les ventes de véhicules électriques ont chuté de 4% à 1,2 million d’unités, manquant les prévisions de plus de 20%. Le repli a été de 10% aux Etats-Unis. L’Europe a tiré son épingle du jeu car les aides abondent. La baisse de la demande a aussi coïncidé avec un excédent d’offre de cobalt et de lithium.

Le cobalt vers l’équilibre

Le cours du cobalt a atteint un record de près de 45 dollars la livre en 2018, le marché anticipant une pénurie. Mais cela a desservi le métal: de nouveaux types de batteries ont été développés, faisant la part belle au nickel. Le prix a donc chuté à 12 dollars en 2019, pour se redresser légèrement ces derniers mois.

Glencore, plus grand producteur mondial de cobalt, a fermé en 2019 la mine de cuivre et de cobalt de Mutanda, en République Démocratique du Congo. Sa production de cobalt va donc probablement chuter cette année, à 25.000-33.000 tonnes contre 43.000-47.000 tonnes l’an dernier. Glencore vend ses excédents de stocks via des contrats à long terme avec les producteurs de batteries et fournit aussi directement des constructeurs automobiles tels que Tesla. Il y a donc moins de cobalt sur le marché spot, ce qui limite la pression sur les cours. L’augmentation de la taille des batteries joue également en faveur du cobalt. Nous pensons que le métal a donc atteint un étiage et que le marché devrait retrouver l’équilibre en 2020. L’ampleur du redressement dépendra notamment de la hausse des ventes de véhicules électriques.

Des stocks de lithium élevés

Le lithium a connu un parcours similaire: l’offre excédentaire et la baisse de la demande ont fait chuter les cours. Le prix du carbonate de lithium a reculé de 33% en 2019, avant de se stabiliser il y a peu. Plusieurs nouvelles mines ont été ouvertes en Argentine, au Chili et aussi en Australie, où le lithium est extrait de minerais – une méthode de production plus coûteuse, ce qui a retardé les extensions de capacité prévues. Certains opérateurs ont même jeté l’éponge: le canadien Nemaska Lithium a déposé son bilan en décembre. Wood Mackenzie estime qu’à plus long terme, les ventes de voitures électriques et donc la demande de lithium vont augmenter. L’équilibre pourrait être atteint au second semestre de 2020, voire début 2021.

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