Les caprices de l’agriculture
Le secteur de l’agriculture est en retrait depuis plusieurs années déjà. Pour nous, c’est du pain bénit !
Grâce à l’augmentation de la prospérité, à l’amélioration des conditions d’hygiène et surtout aux progrès spectaculaires de la médecine, la population mondiale connaît une phase de croissance accélérée. Entre 1900 et 2000, elle a littéralement explosé, à quelque 6 milliards d’individus, soit presque un quadruplement en l’espace d’un siècle à peine ! La plupart des modèles avancent un chiffre de 9 milliards d’âmes sur Terre d’ici à 2050. Cette croissance explosive est évidemment synonyme de nombreux défis pour le secteur agricole. On estime en effet qu’actuellement, 800 à 900 millions de personnes, soit 12% de la population mondiale, souffrent de famine. Or nous compterons deux milliards d’âmes supplémentaires à l’horizon 2015… La production alimentaire devra donc augmenter de 70% pour couvrir les besoins de l’ensemble de la population mondiale. Ce défi est rendu difficile par la pression exercée sur l’utilisation des terres agricoles d’une part, et l’urbanisation galopante d’autre part. Ce dernier facteur se traduit par le changement des habitudes alimentaires, dont une plus grande variété dans les menus. Le secteur agricole est donc en théorie promis à un avenir radieux.
Point d’inflexion proche
Les dernières années ont cependant démontré que cette croissance ne donnait pas lieu à des évolutions de cours linéaires. Les récoltes sont fluctuantes du fait des variations climatiques, ce qui a une incidence certes temporaire mais énorme sur les prix des produits agricoles. Actuellement, nous sommes dans un creux. Du maïs à l’huile de palme en passant par le sucre et le blé : ces matières premières agricoles sont proches de leur plus bas des dernières (nombreuses) années. Or ces prix déterminent à leur tour dans une importante mesure les cours des actions des entreprises agricoles.
Ces deux dernières années, le secteur agricole ne s’est pas montré particulièrement performant, très logiquement. Seuls le producteur américain d’engrais CF Industries et le groupe néerlandais Nutreco (après contre-offre de SHV) se sont distingués. Dans notre thème Agriculture, pour l’heure, seule la promesse de turn-around de Tessenderlo Group s’est transformée en un véritable succès. Asian Citrus a déçu nos attentes jusqu’ici, mais demeure (très) prometteur à long terme, avec une très faible valorisation après plusieurs années de résultats décevants. Syngenta sort lentement du creux car la récente baisse de cours a été naturellement compensée par la hausse du franc suisse (CHF) face à l’euro (EUR). Wilmar International, une nouvelle valeur dans le secteur de l’agriculture, n’a été ajoutée que récemment à notre portefeuille.
En agriculture, la donne peut changer rapidement. Parmi les actions des spécialistes des engrais, nous constatons un redressement depuis quelque temps déjà. Sociedad Quimica y Minera, mieux connue sous l’acronyme SQM, n’a pas encore ” éclos ” malgré ses atouts indéniables (lire le Flash de cette semaine).
Stratégie
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