L’envolée du platine dope PGM

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La rédaction répond à la question d’un abonné : “Le rebond de PGM relève-t-il uniquement de la spéculation ?”

Platinum Group Metals (PGM ; ticker PLG) détient, via une joint-venture, une participation de 50,02 % dans le projet Waterberg (palladium, platine, rhodium et or, ou 4E PGM), en Afrique du Sud. En 2019, une étude de faisabilité a estimé les réserves des gisements à 19,5 millions d’onces troy de 4E PGM. En rythme de croisière, la production annualisée serait de 420.000 onces troy, dont 56 % de palladium, 22 % de platine et des quantités moindres de rhodium, d’or, de cuivre et de nickel.

Les prix du palladium et du platine détermineront donc l’éventuelle rentabilité de Waterberg. Or, depuis l’étude, le cours du palladium a cédé quelque 35 %. A près d’un milliard de dollars, la valeur actuelle nette (VAN) est donc surestimée.

Le prix du platine a augmenté ces dernières semaines, flirtant avec la barre des 1.000 dollars pour la première fois depuis la fin de 2023. La hausse du palladium a été moins prononcée. Ce métal avait atteint un record à 3.420 dollars l’once troy après l’invasion russe en Ukraine, au printemps de 2022. Le marché craignait des pénuries, puisque la Russie représente environ 40 % de l’offre mondiale. A tort : le pays a continué à exporter et la prime spéculative a rapidement disparu. En outre, le processus de production des catalyseurs automobiles a été modifié pour remplacer le palladium par le platine, moins onéreux. Pas moins de 80 % du palladium est utilisé dans les catalyseurs, qui disparaîtront à terme des véhicules.

Après un placement privé en septembre, PGM disposait encore de 7 millions de dollars de liquidités début 2024. Début mars, la dernière tranche des 21 millions de dollars débloqués par la joint-venture pour mettre à jour l’étude de faisabilité a été versée. Suivront ensuite la recherche de financement, la demande des permis nécessaires et la construction de la mine souterraine (6 à 8 ans). Si tout se passe bien (ce qui est loin d’être garanti), la production ne sera pas lancée avant 2031. L’inconnue, de taille, réside dans l’évolution des prix des métaux d’ici là.

La hausse récente du cours de PGM s’explique ainsi par l’augmentation du cours des métaux précieux. Sur le plan opérationnel, il faudra attendre l’actualisation de l’étude de faisabilité. PGM reste un titre très spéculatif, dont il convient de limiter les positions (rating 1C).

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