Le trimestre du bitcoin

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Les marchés boursiers ont prolongé, entre janvier et mars, l’ascension qu’ils avaient entamée en novembre, ce qui explique la multiplication des records à Wall Street. L’ampleur de cette hausse est ceci dit restée bien en deçà de celle du bitcoin, qui s’est envolé de 70 % au premier trimestre de cette année.

Déclarée morte et enterrée à plusieurs reprises, la plus connue des cryptomonnaies ne cesse (tout comme le secteur en général) de surprendre par sa résilience. Il y a un peu moins de deux ans, le monde des cryptos était secoué par divers scandales, cependant que des doutes importants commençaient à planer sur la stabilité des stablecoins, au rôle bien particulier et utile pour les investisseurs en monnaie cryptographique. D’autres questions, au sujet notamment du cadre juridique, de l’absence de valeur intrinsèque et de l’énergie qu’exige le minage, se posent également.

Forces motrices

Deux forces ont propulsé le bitcoin à la hausse au premier trimestre. La première est l’approbation, en janvier, par la SEC, le gendarme américain des marchés boursiers, d’un ETF spot en bitcoin : depuis, tous les ETF liés au bitcoin enregistrent une phénoménale progression. L’iShares Bitcoin ETF, par exemple, qui avait un milliard de dollars d’actifs en gestion lors de sa création, mi-janvier, a déjà largement dépassé les 10 milliards de dollars. Les investissements en bitcoin – comme dans d’autres crypto-monnaies – font très largement recette.

La deuxième est l’annonce, pour avril, d’un nouveau halving (réduction de moitié de la rémunération accordée aux mineurs), un événement qui se produit tous les quatre ans environ et qui entraîne, logiquement, une baisse de l’offre nouvelle. Chaque halving a fait flamber la valeur du bitcoin ; ce qui change cette fois, c’est qu’un record a été atteint avant même que l’événement n’ait lieu.

Le bitcoin va-t-il atteindre la barre symbolique des 100.000 dollars ? Bien qu’elle nous paraisse peu vraisemblable, nous n’irons pas jusqu’à exclure totalement cette hypothèse (nous avons vu des objectifs de cours allant jusqu’à 350.000 dollars !). L’histoire, certes jeune (2009), montre les énormes bonds que peuvent faire bitcoin et autres cryptomonnaies en quelques années seulement. N’oublions pas néanmoins qu’une fois que la tendance s’inverse, la chute est vertigineuse – nous avons assisté, en 2018 et en 2022, à des pertes de 80 % et plus !

Très élevé, le profil de risque ne peut pas davantage être négligé. C’est la raison pour laquelle nous recommandons de ne pas investir plus de 1 % à 2 % des portefeuilles en cryptomonnaies, dont la hausse peut être si rapide que même avec un pourcentage minime, elle se répercutera de toute façon sur le rendement total. En revanche, le drame sera évité en cas de chute.





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