Le point sur les exonérations fiscales
La rédaction répond à la question d’un abonné: “A compter de cette année, les dividendes seront exonérés fiscalement. De quel montant s’agit-il précisément? Comment cette exonération sera-t-elle mise en pratique?”
Avec la nouvelle année, une série de nouvelles mesures fiscales sont apparues qui concernent les épargnants et les investisseurs. Pour l’heure, dans notre pays, la stabilité fiscale demeure un rêve (lointain). En attendant que la taxe sur le compte-titres passe au Parlement, une mesure est effectivement entrée en vigueur qui doit encourager les investissements en actions, sous la forme d’une exonération fiscale des 800 premiers euros de dividendes perçus. Au-delà de ce montant, un précompte mobilier de 30% est retenu. Cette mesure signifie de facto une économie de précompte mobilier pouvant atteindre 240 euros. Mais la Belgique ne serait pas la Belgique si cette mesure était simple à mettre en pratique.
Tout d’abord, vous verserez malgré tout 30% de précompte mobilier sur tous les dividendes perçus sur l’année 2018. Ce n’est que dans la déclaration d’impôts relative aux revenus de 2018, en juin 2019, que vous pourrez mentionner que vous avez perçu pour (au moins) 800 euros de dividendes et que l’avantage fiscal sera appliqué jusqu’à un maximum de 240 euros dans l’avertissement-extrait de rôle. Cela signifie, si l’on observe le rendement de dividende moyen de la Bourse bruxelloise, que vous obtenez une exonération de dividendes sur un portefeuille d’actions moyen d’environ 25.000 euros.
Le montant affecté à l’épargne pension est par ailleurs indexé à 960 euros par personne en 2018. L’avantage fiscal s’élève ici aussi à 30% ou 288 euros récupérables après mention dans votre déclaration fiscale. Le gouvernement avait aussi prévu une possibilité nouvelle d’épargne pension dans son accord d’été, mais cette loi non plus n’est pas arrivée au Parlement.
” En échange ” de l’exonération des dividendes, l’épargnant devra cependant accepter la diminution de moitié de l’exonération des intérêts sur les livrets d’épargne. Actuellement, personne ne s’en indigne car il faut détenir près de 900.000 euros sur le livret pour pouvoir bénéficier pleinement de l’exonération d’impôts. Lorsque les taux se normaliseront, d’ici quelques années, et que les livrets d’épargne rapporteront à nouveau quelque chose, l’on repensera avec nostalgie à l’exonération bien plus élevée de 1880 euros par personne.
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