Le pays des promesses (non tenues)
Aucun pays au monde ne présente de perspectives de croissance aussi prometteuses que la république indienne.
Cette nation de 1,2 milliard d’habitants (et donc de consommateurs) est aujourd’hui encore l’un des pays les plus peuplés au niveau mondial, après la Chine. Cependant, contrairement à cette dernière, l’Inde n’applique pas de politique de contrôle des naissances, ce qui suppose qu’elle l’aura bientôt rattrapée dans le classement. Par ailleurs, sa population est très jeune et l’Inde est encore le plus pauvre des pays BRIC et même du G-20, avec un revenu annuel moyen de 1527 USD par habitant en 2011. L’Inde occupe dès lors la 94e place dans le classement mondial, la Chine la 57e.
Tout ceci, pour autant, ne relève que de la théorie. La pratique est moins enthousiasmante. Lorsque la Banque centrale américaine a commencé à suggérer la possibilité de réduire les injections de liquidités sur le marché (par un processus de tapering) en mai dernier, les marchés émergents ont immédiatement fait l’objet de retraits massifs de capitaux. Le Brésil et l’Indonésie ont été plus particulièrement touchés par ce phénomène, mais moins encore que l’Inde. Après une croissance moyenne de 6,2% sur la période 1980-2010, contre 3,3% pour l’économie mondiale sur ces trois décennies, le Premier ministre Manmohan Singh a annoncé que l’Inde connaîtrait désormais un rythme de croissance de 8 à 9% et que la sombre période de pauvreté, maladie et négligence chroniques, qui aura duré plusieurs siècles, était révolue. Cela dit, en août, le gouvernement indien a réintroduit les contrôles de capitaux afin d’endiguer la fuite des capitaux vers l’étranger et la chute de sa propre devise, et pour la première fois depuis 2011, le taux de base a été relevé par le frais émoulu président de la Bank of India, Raghuram Rajan (ancien économiste en chef du FMI) afin de maîtriser l’inflation, actuellement de 9%.
Du pain sur la planche
La plus grande démocratie au monde s’est elle-même enfoncée dans une situation problématique. Ces dernières années, le gouvernement Singh n’est pas parvenu en effet à mettre en place les réformes nécessaires du marché de l’emploi, de l’énergie et des terres. De même, l’infrastructure, en piètre condition (la Chine compte par exemple environ 75.000 kilomètres de voie express ; l’Inde seulement 10.000) demeure un obstacle de taille pour les entreprises indiennes souhaitant exporter, mais aussi pour les sociétés étrangères qui désireraient s’établir dans le pays. De nombreuses entreprises ont dès lors réduit leurs investissements, lassées d’attendre des réformes et l’amélioration de l’infrastructure. Ce qui n’a eu pour effet que d’accroître le déficit de la balance commerciale. L’Etat indien a donc encore énormément de pain sur la planche : limiter le déficit budgétaire, endiguer l’inflation, mettre en place des réformes et organiser des travaux d’infrastructure (autoroutes, ports, métro, trains…)
Le potentiel à long terme du pays est bien sûr toujours réel, mais d’abord, plusieurs conditions doivent être remplies. Pour miser sur ce potentiel de long terme de l’Inde, l’achat d’un tracker tel que le db x-trackers MSCI India ETF (5,84 EUR; code ISIN : LU14695187) émis par Deutsche Bank sur la Bourse de Francfort est une possibilité. Car l’achat de valeurs occidentales réputées et exposées à l’Inde est loin d’être aisé, contrairement à l’acquisition de parts d’entreprises opérant en Chine, par exemple. L’industrie logicielle indienne compte pourtant parmi les plus performantes au monde. Infosys (48,5 USD; cotation à New York; code ISIN : US4567881085) est un incontournable dans le domaine. Son cours a toutefois plongé de 77 à 45 USD au cours des deux dernières années. La roupie plus faible devrait pourtant soutenir la croissance de son chiffre d’affaires et de son bénéfice.
Stratégie
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