Le cuivre à plus de 10.000 dollars la tonne
Très prisé en raison de ses applications vertes, le cuivre a vu son cours augmenter de 120% en un an. Les analystes ne parviennent en revanche pas à s’accorder sur le caractère pérenne de cette hausse. La prise de positions longues semble risquée.
Début mai, la tonne de cuivre a passé la barre des 10.000 dollars pour la première fois depuis 2011, en hausse de 120% depuis mars 2020 et de 30% depuis janvier 2021.
Applications vertes
Le cuivre est plus que jamais prisé du fait de la tendance mondiale à la décarbonisation. L’électrification croissante de la planète nécessite des investissements dans des applications très gourmandes en cuivre: énergie solaire, éolienne, véhicules électriques, hybrides… Les semi-conducteurs, un secteur en plein essor, consomment aussi beaucoup de cuivre.
De nombreux analystes financiers prévoient une hausse des cours dans les années à venir. Bank of America vise 20.000 dollars la tonne d’ici à 2025. D’autres rappellent que lors du précédent supercycle, le prix du cuivre avait été multiplié par sept entre 2001 et 2011. Un mouvement similaire pousserait les cours du métal orangé au-delà des 30.000 dollars dans le cycle actuel.
Pause temporaire
L’International Copper Study Group (ICSG) a toutefois un avis différent et prédit un excédent d’offre de 79.000 tonnes en 2021 et de 109.000 tonnes en 2022. D’autres institutions, tablant sur un impact différent des ruptures d’approvisionnement et du recyclage (source secondaire d’approvisionnement), anticipent en revanche des pénuries.
Après avoir acheté plus de 4,4 millions de tonnes de cuivre en 2020 (près de 4 fois plus qu’en 2019), la Chine a vu son appétit pour ce métal se tarir cette année. Les primes physiques sont depuis tombées à leur plus bas niveau depuis 2017, suggérant une absence de pénurie.
En outre, force est de constater que les positions longues nettes des investisseurs spéculatifs sur les marchés à terme, qui flirtaient avec des niveaux records en février, ont été réduites – la corrélation habituelle avec les cours élevés semble rompue. L’interprétation de ce signal est pour l’instant difficile; il pourrait annoncer une correction ou, au contraire, de nouvelles hausses de prix.
Notons par ailleurs que la hausse du cours du cuivre a été relativement plus marquée que celle de métaux tels que le cobalt, l’étain, le nickel et le lithium, pourtant tous prisés pour les mêmes raisons. Après la récente ascension, nous estimons qu’il serait trop risqué de prendre de nouvelles positions longues pour le moment.
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