Le café et le sucre flirtent avec des sommets
Le réal brésilien et la sécheresse qui règne au Brésil soutiennent les prix du café et du sucre. Quant au cours du pétrole, au plus haut depuis 2,5 ans, il incite à transformer davantage de sucre brut en éthanol, au détriment de l’offre de sucre raffiné.
Le café compte parmi ces matières premières dont les cours atteignent de nouveaux sommets. Le prix de la livre de café a bondi de 70% en un an, et d’un tiers depuis le début du mois d’avril. Le café (la variété arabica) n’avait plus été aussi cher depuis fin 2016.
En cause: la sécheresse que le phénomène climatique La Niña provoque au Brésil, le plus grand fournisseur d’arabica. D’après le ministère brésilien de l’agriculture, la récolte va chuter d’un quart en 2021, pour atteindre le niveau le plus bas de ces quatre dernières années. Il ne recommencera pas à pleuvoir suffisamment avant août, et les effets de la sécheresse continueront à se faire sentir pendant la récolte 2022/23. En Colombie, le deuxième producteur d’arabica, ce sont les manifestations massives contre les augmentations d’impôts qui perturbent l’offre.
Cours de change
Le réal brésilien (BRL) soutient lui aussi le prix du café. Son appréciation est préjudiciable aux exportations et donc, à l’offre. Le dollar (USD) chute face au BRL (-15% en moins de trois mois). Le couple USD/BRL s’approche d’un soutien important. La récente hausse des cours ne provoque pas encore de spéculation excessive. La position nette longue des fonds reste bien en deçà des niveaux records et les marchés à terme sont toujours en situation de contango, ce qui atteste de l’absence de pénurie physique pour le moment. Si les fonds devaient se positionner massivement à la rupture de la résistance technique de 2016 et qu’une pénurie physique se manifestait, les cours seraient propulsés vers le haut.
Sucre et pétrole
Le cours du sucre a augmenté de moitié l’an passé, et d’un cinquième environ depuis avril. Lui non plus n’avait pas été aussi élevé depuis quatre ans. Il surfe sur la vigueur du BRL et la sécheresse au Brésil, le plus grand producteur et exportateur de sucre. La récolte de la canne à sucre brésilienne va atteindre son niveau le plus bas en 10 ans. La Thaïlande, deuxième exportateur mondial, craint elle aussi une baisse des récoltes. Le cours du pétrole, au plus haut depuis 2,5 ans, provoque une accélération de la transformation de sucre brut en éthanol, au détriment de l’offre de sucre raffiné. L’Inde, le deuxième producteur de sucre, prévoit une récolte exceptionnelle cette année; elle exportera des quantités records également.
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