Le Bosphore à nouveau à feu et à sang
Les actions turques sont en moyenne 35% meilleur marché que les valeurs européennes.
La semaine dernière, tous les yeux étaient rivés sur la Turquie. L’avion militaire russe abattu, dans l’espace aérien turc ou non, jette une nouvelle fois un bien sombre éclairage sur le pays qui fait office de trait d’union entre l’Europe et l’Asie. La Bourse turque s’est tassée de plus de 4% et la lire turque (TRY) a cédé environ 1% face à l’euro (EUR). Pourtant, la Turquie présente toujours des perspectives intéressantes à (très) long terme, car elle abrite une population très jeune (25% de la population est âgée de 0 à 15 ans) et en rapide croissance (80 millions d’habitants en 2013, contre 12 millions il y a 100 ans). Les Nations Unies qualifient la Turquie de pays dont le développement humain est le plus rapide. L’économie du pays a connu une augmentation d’un peu moins de 3% l’an dernier. Membre du G-20, le pays a été intégré par Goldman Sachs en 2005 dans les pays Next 11 qui, comme les pays BRIC, présentent des perspectives très prometteuses.
Cela dit, le Bosphore esten proie aux flammes depuis un certain temps. Le débat concerne principalement le président et ex-Premier-ministre Recep Tayyip Erdogan, autrefois réformateur et inspirateur du miracle de croissance turque. Après une décennie de pouvoir transformée en potentat autoritaire, le Roi-soleil éclaboussé par des scandales de corruption a tenté d’installer un régime présidentiel.
Opportunités de long terme
Les marchés financiers sont une fois de plus choqués par les frasques d’Erdogan. La tendance de la lire turque face à l’euro est clairement baissière sur la dernière décennie. A 0,3245 TRY pour 1 EUR, nous en sommes à la moitié du niveau qui prévalait il y a dix ans. La Bourse turque a également pris la raclée. L’indice Borsa Istanbul 100 a reculé de 4,4% après l’accident et est de 11% inférieur au niveau du début d’année (76.320 points, contre 85.720 début 2015) et même 18% sous le sommet de 93.200 points de fin mai 2013. Voilà qui offre des opportunités aux investisseurs de long terme. La devise très faible sert les exportations. De surcroît, les banques turques sont saines et la dette publique est contenue (40% du PIB). Enfin, les actions turques capitalisent en moyenne à peine 10 fois leur bénéfice escompté pour 2016, ce qui est nettement meilleur marché que les grandes actions européennes (15 fois).
Depuis l’acquisition de Pimas l’an dernier, Deceuninck réalise (lire également en rubrique Actions belges) un tiers environ de son chiffre d’affaires en Turquie. Le fonds fermé – et donc coté – Turkish Investment Fund (8,45 USD; NYSE sous le ticker TKF; ISIN US9001451031) permet de miser sur un redressement de la Bourse turque à terme. Il est coté depuis 1989 déjà et se négocie actuellement avec une décote de 14% par rapport à sa valeur intrinsèque. Le cours maximal de 2013 était de 15,1 USD. Le produit dérivé Turkije Certificaat (25,8 EUR; ISIN NL0000458198) réplique quant à lui le DJ Turkey Titans 20, le BEL20 du marché turc en quelque sorte.
Stratégie
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