La leçon enrichissante d’Ablynx
Le recul de l’action démontre que la confiance à l’égard du secteur biotechnologique belge est encore fragile.
Il y a deux mois environ, nous avons pris l’engagement d’investir de manière diversifiée dans le secteur biotech belge dans une perspective de long terme. Nous entrevoyons en effet un potentiel important dans ce secteur à l’horizon 2025. Nous avions cependant précisé que la biotech était réservée à une certaine catégorie d’investisseurs, compte tenu du risque supérieur à la moyenne. Dans le secteur, c’est quitte ou double: soit le médicament est commercialisé (parfois), soit il ne l’est pas (souvent).
Nous vous avions donc préparés aux montagnes russes des prochaines années. La publication des résultats de l’étude de phaseII sur l’anti-rhumatisme potentiel Vobarilizumab d’Ablynx est un de ces événements qui peuvent les provoquer. Ces résultats, les plus importants depuis la naissance du groupe gantois, ont été qualifiés par l’entreprise de prometteurs, en faisant peut-être le premier médicament de sa catégorie. Quelques jours plus tard cependant, l’action affichait déjà 20% de moins qu’au jour de l’annonce. Plusieurs analystes et médias ont en effet remarqué qu’une grande proportion des patients qui avaient reçu le placebo avaient constaté une amélioration de 20% de leur situation. Il n’en fallut pas plus pour semer le doute et provoquer un courant vendeur.
Confiance réitérée
La réaction de cours négative démontre que la confiance à l’égard du secteur biotechnologique belge est encore fragile. Il n’y a pas encore de vrai success-story dans le secteur. Nombre d’investisseurs fuient encore à la moindre désillusion. Or pour investir en biotech, il faut des nerfs solides. Toutes les sociétés biotech publient forcément des résultats solides et décevants en alternance.
Il semble que les investisseurs de détail belges aient été les premiers à se délester de leurs actions Ablynx. Alors qu’Ablynx ne se limite pas à cet anti-rhumatisme. Pourtant, cette razzia a ramené la capitalisation à “seulement” 700millions EUR. Et ce, alors qu’Ablynx gère un pipeline d’une quarantaine de programmes _ dont une dizaine sont déjà en phase clinique et un (Caplacizumab, contre la TTP) est même au dernier stade clinique (phaseIII) _ et que le groupe dispose encore de 300millions EUR de liquidités. De grands investisseurs internationaux comme Bank of America et Adrianus Van Herk (tous deux ont récemment pris des participations de plus de 5%) auraient pu en profiter récemment.
Ceci dit, il est vrai que seul son partenaire AbbVie ou presque est encore en positif depuis le début de l’année, grâce à la poursuite de Vobarilizumab. Mais répétons-le, ce n’est pas déterminant pour le long terme. Nous réitérons notre confiance dans Ablynx, mais aussi dans d’autres investissements dans le secteur, comme Argen-x (très prometteur dans le cancer et les maladies immunitaires), Bone Therapeutics (pourrait changer la donne dans son secteur), MDxHealth (société de diagnostiques) et Mithra Pharmaceuticals (pourrait révolutionner la contraception féminine et le segment de la ménopause). Même si tous les communiqués de presse ne sont pas forcément favorables.
Stratégie
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