La conquête du bitcoin
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Comment expliquez-vous la récente hausse du bitcoin ? Pourquoi certains voient-ils en lui “l’or numérique”?”
Le bitcoin a récemment franchi la barre des 13.000 dollars, son plus haut niveau en 12 mois, car PayPal va autoriser ses clients à payer en cryptomonnaies. Plusieurs grands investisseurs, dont le milliardaire Paul Tudor Jones, affirment également que le bitcoin et d’autres cryptomonnaies pourraient protéger contre l’inflation ces prochaines années.
Pour Mike Novogratz, célèbre gérant américain de fonds spéculatifs à qui l’on doit le qualificatif d’ “or numérique”, PayPal va être imité par de nombreuses banques et établissements de crédit. Apple pourrait aussi détenir un jour une partie de ses liquidités en bitcoin, susceptible de devenir d’ici cinq ans un moyen de paiement comme les autres, malgré la résistance farouche des banques centrales.
En 2008, le développeur Satoshi Nakamoto présentait le bitcoin comme une monnaie virtuelle décentralisée et entièrement indépendante des autorités – on dit aujourd’hui “cryptomonnaie”. Simplement dit, un bitcoin est un fragment de logiciel stocké sur un ordinateur. L’on peut miner (produire) des bitcoins avec un ordinateur, mais cela nécessite une énorme puissance de calcul. En échange, l’on perçoit une rémunération, même si elle a été divisée par deux pour la troisième fois ce printemps. Comme en novembre 2012 et en juillet 2016, il est donc aujourd’hui moins rentable de miner des bitcoins, ce qui va encore peser sur l’offre et avoir un effet positif sur le cours de la cryptomonnaie.
Les monnaies numériques sont prisées des milléniaux, en quête d’instruments de placement numériques alternatifs. Le bitcoin n’est certes pas la seule monnaie virtuelle, mais elle est de loin la plus populaire avec 61% du marché. Le site spécialisé CoinMarketCap recense désormais plus de 1.000 cryptomonnaies dans le monde, pour un marché total modeste, de quelque 400 milliards de dollars. Ajoutons qu’il est difficile, voire impossible, pour l’heure, d’investir par le biais d’un intermédiaire financier belge dans des trackers sur les cryptomonnaies — la FSMA, gendarme de la Bourse belge, reste très réticente. Citons, en Suisse, le 21Shares Crypto Basket Index (ticker HODL) et, depuis peu sur la Bourse allemande, le Bitcoin Exchange Traded Crypto (ticker BTCE).
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