Danny Reweghs
La biotech belge redécouverte
Nous avions annoncé que l’année 2018 serait déterminante pour le secteur biotech belge, et elle commence effectivement sur les chapeaux de roue – même si bien sûr, une mauvaise nouvelle n’est jamais à exclure.
Le géant pharmaceutique français Sanofi va racheter la société biotechnologique gantoise Ablynx, pour 3,9 milliards d’euros (45 euros par action). La cotation boursière d’Ablynx sera interrompue, très vraisemblablement au deuxième trimestre. Jusqu’à nouvel ordre, notre portefeuille modèle restera investi dans Ablynx et nous attendrons l’offre, au deuxième trimestre. A moins que d’autres opportunités se présentent.
Pour la crédibilité de notre projet Biotech belge, nous ne nierons pas que l’offre sur Ablynx représente un surcroît de rendement alléchant, même si nous sommes convaincus que la société gantoise aurait dû poursuivre ses activités de manière autonome. Elle perd en effet l’occasion de devenir un deuxième UCB en Bourse (13 milliards d’euros de capitalisation boursière; x20 sur les seules 25dernières années).
L’acquisition d’Ablynx au triple du cours de septembre 2017 confirme notre hypothèse selon laquelle les valeurs biotech belges sont très faiblement valorisées au regard des normes internationales, en raison de déconvenues qui ont marqué le marché. Ce handicap a offert (et offre toujours) d’énormes opportunités, que nous avons exploitées en intégrant un lot de valeurs en portefeuille au cours des deux dernières années – un engagement qui s’inscrit à l’horizon 2020-2025.
Ne vendez pas
Notre tactique est claire: investir d’une manière diversifiée (actuellement, dans six titres) et pour le long terme (horizon d’au moins cinq ans) dans le secteur biotech. Au sein du portefeuille modèle, Ablynx n’est pas notre première réussite: le cours d’Argen-x avait évolué presque verticalement en décembre et Mithra Pharmaceuticals a opéré ces dernières semaines un important mouvement de rattrapage. Après une telle progression, il est légitime de se demander si ces actions doivent être vendues. En ce qui nous concerne, la réponse est clairement non.
La pire stratégie consiste à vendre une valeur biotech immédiatement après une bonne nouvelle, ou à la conserver après une annonce décevante. Ce qui est défendable en revanche en cas de gain de cours d’au moins 100%, c’est de reprendre sa mise initiale, pour limiter le risque individuel de perte de capital. Mais dans le cas d’Argen-X et de Mithra, une telle opération ne nous semble pas justifiée.
Nous avions annoncé que l’année 2018 serait déterminante pour le secteur biotech belge, et elle commence effectivement sur les chapeaux de roue – même si bien sûr, une mauvaise nouvelle n’est jamais à exclure. Le portefeuille s’est très bien comporté en décembre et en janvier, essentiellement grâce au secteur biotechnologique et malgré trois annonces décevantes: Bone Therapeutics a dû annuler son augmentation de capital, MDxHealth a réduit considérablement son objectif de chiffre d’affaires et ThromboGenics a interrompu son programme clinique le plus avancé. Nous restons néanmoins convaincus qu’au cours des prochaines années, des résultats cliniques convaincants compenseront toutes les mauvaises nouvelles et se traduiront par un accroissement de la valeur pour l’actionnaire.
Stratégie
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