Fresenius SE de moins en moins prisé
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Qu’est-ce qui explique le recul ininterrompu de Fresenius?”
La longue success-story de Fresenius SE sur le DAX a pris fin il y a quelques années. Le bénéfice stagne et nous assistons à un phénomène bien connu: loin de se stabiliser, le cours recule sous l’effet de la “contraction des multiples” – l’érosion du rapport cours/bénéfice moyen. Une entreprise qui se présente des années durant comme une valeur de croissance par excellence se voit en effet attribuer une valorisation (très) supérieure à la moyenne; mais tout change si elle perd ce statut, puisque les investisseurs ne sont alors plus disposés à se montrer si généreux.
Après trois ans de stagnation (3,35 euros en 2017 et 3,37 euros en 2018 et en 2019, le bénéfice s’établira pour l’exercice 2020 aux alentours de 3,20 euros par action (résultats définitifs le 23 février). A titre de comparaison, le bénéfice était passé de 1,71 à 2,90 euros par action entre 2012 et 2016, par exemple. Le problème vient de la pression exercée sur les marges et donc, sur la rentabilité, car le chiffre d’affaires (CA), lui, progresse chaque année; il devrait d’ailleurs passer de 33,9 milliards en 2017 à 36,2 milliards en 2020.
Fresenius SE compte quatre divisions. Fresenius Medical Care, elle aussi cotée en Bourse (ticker FME), est numéro un au monde dans le domaine des équipements et centres de dialyse. FME a pris à son compte la moitié environ du CA du groupe entre janvier et septembre 2020. Fresenius Kabi est spécialisée dans les produits destinés au traitement et aux soins de patients en phase aiguë ou malades chroniques (administration de médicaments génériques par voie intraveineuse, thérapies de perfusion, fourniture de dispositifs médicaux). En Amérique du Nord, elle a achevé l’exercice sur des résultats très décevants. Fresenius Helios est le plus grand gestionnaire d’établissements de soins médicaux privés en Allemagne et en Espagne. Helios Allemagne gère 86 hôpitaux et Helios Espagne (Quironsalud) est active en Amérique latine également. La crise a légèrement pesé sur les résultats d’Helios. Enfin, l’autrichien Fresenius Vamed (6% du CA) est actif dans la conception, la construction et l’exploitation de sites hospitaliers. Pour doper la croissance, le groupe avait tenté, en 2018, d’acquérir le producteur américain de médicaments vendus sans ordonnance Akorn, avant de jeter le gant.
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