Faux départ
Permettez-nous avant toute chose de vous souhaiter le meilleur pour cette année nouvelle. D’abord une excellente santé et ensuite, bien sûr, le succès dans les affaires qui vous tiennent à coeur. Et notamment en Bourse, donc. A cet égard cependant, les premiers jours de cette année nouvelle ne furent pas exceptionnels.
Le Moyen-Orient a défrayé la chronique internationale. Les 47 exécutions, dont celle du leader shiite iranien Nimr Al-Nimr par l’Arabie saoudite, cristallisent la colère entre l’Arabie saoudite et l’Iran, dont les relations étaient tendues depuis longtemps déjà. Or des tensions géopolitiques au Moyen-Orient ne sont jamais favorables aux marchés financiers. Les Bourses européennes ont ainsi directement plongé de 4 à 5% dans le rouge après l’interruption des échanges du marché boursier chinois, qui affichait déjà une perte de 7%.
Ce contretemps s’ajoute du reste à la petite agitation des investisseurs depuis que la Federal Reserve a effectivement relevé ses taux en décembre, pour la première fois depuis 2006. On ne s’étonnera donc pas que les économistes et les stratèges ne sont plus unanimes désormais (de ” Yellen devra revenir sur sa décision en 2016 en raison du risque de récession ” à ” Quatre relèvements de taux auront lieu en réaction à l’inflation salariale “). Ce qui ne manque pas d’accroître l’incertitude du marché.
10% de liquidités
Dans notre dernier édito de l’année, nous soulignions que 2016 serait une année boursière mouvementée, marquée par une volatilité plus grande encore qu’en 2015. Nous craignons que ce début d’année confirme déjà notre hypothèse, le renversement de tendance craint étant peut-être déjà proche. La tendance est encore haussière jusqu’à nouvel ordre, mais la vigilance est de plus en plus vivement recommandée. La lassitude manifeste des marchés boursiers américains et européens depuis le printemps 2015 se confirme en effet.
Ce qui n’est d’ailleurs pas illogique vu la durée et l’ampleur du marché haussier (qui dure déjà depuis 81 mois, contre une moyenne de 57 mois au siècle écoulé, et une hausse de 215% pour l’indice S&P500, à opposer à une moyenne de 165%). Les indicateurs de longe terme continuent de s’affaiblir. En cas de repli sous 1850 points de l’indice S&P500, la fête sera finie pour un certain temps. S’amorcera alors un nouveau marché baissier, y compris en Europe. En effet, une fois que le Stoxx600 refluera sous 330 points et que l’Eurostoxx50 s’affaissera sous 3000 points, la tendance haussière sera révolue chez nous également.
D’où l’importance de conserver, dès le début d’année, une position liquide de 10%, la plus importante position individuelle, qui ne peut pas baisser. Nous allons encore renforcer progressivement les liquidités et relever notre position défensive dans l’or. Dans ce cadre, nous vendons la position dans le cimentier franco-suisse LafargeHolcim (conseil abaissé à 2A). C’est une valeur indicielle européenne détenant plusieurs participations en Amérique du Nord et au Moyen-Orient depuis la reprise d’Orascom Cement), ce qui nous pousse à la circonspection.
Stratégie
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