Etats-Unis : le “comment” plutôt que le “qui”
Savoir si Wall Street se portera mieux ou moins bien en fonction du résultat de l’élection présidentielle du 6 novembre revient à vouloir lire dans une boule de cristal. Comment le dollar va-t-il évoluer ? Et la politique de taux ? Un certain nombre d’hypothèses peuvent certes être formulées, mais elles ne nous avanceraient pas vraiment.
Tous les quatre ans, deux candidats – un démocrate et un républicain – sont désignés par leur parti et en novembre, les urnes parlent. La campagne peut parfois être mouvementée mais à la fin, le perdant félicite le gagnant : ainsi se déroule traditionnellement l’élection présidentielle américaine.
Sauf la dernière fois. Au départ, le républicain Donald Trump semblait appelé à se succéder à lui-même mais à mesure que le décompte des votes par correspondance progressait, son opposant prenait l’ascendant. Le milliardaire ne s’est évidemment pas laissé faire ; accusant – sans preuve – Joe Biden d’avoir volé l’élection, il est même allé jusqu’à provoquer l’assaut du Capitole.
Il se pourrait donc que la consultation du 6 novembre n’ait rien d’un exercice de routine puisque Donald Trump tente à nouveau sa chance, cette fois contre Kamala Harris. C’est à un scrutin agité que doit à l’évidence s’attendre une Amérique intensément divisée. La marge d’erreur étant supérieure à l’écart constaté entre les deux adversaires, la rareté des analystes disposés à émettre des prédictions n’a guère de quoi surprendre.
Clarté
Adeptes de clarté, les marchés financiers ne peuvent que déplorer cette situation. Sans doute leur souhait le plus cher est-il que les choses soient rapidement tranchées, sans grand débat. Se moquent-ils donc de savoir qui occupera le Bureau ovale ? Pour un certain nombre de secteurs, la réponse est définitivement non. Ainsi les énergies vertes profiteraient-elles d’une victoire de Kamala Harris, tandis que les géants du pétrole grimperaient si Donald Trump l’emportait à nouveau. Les secteurs bancaire et pharmaceutique ne devraient pas, eux non plus, vivre les choses de la même façon, car Donald Trump réglementerait bien moins que ne devrait le faire l’actuelle vice-présidente de Joe Biden.
Reste que savoir si Wall Street se portera mieux ou plus mal en fonction du résultat est tout sauf simple. Comment le dollar va-t-il évoluer ? Et la politique de taux ? Un certain nombre d’hypothèses peuvent certes être formulées, mais sans plus.
Dépenses publiques
C’est au niveau des finances publiques que l’écart pourrait être le plus insignifiant car en cette ère de populisme triomphant, les dirigeants croient devoir se montrer généreux envers les électeurs mécontents. Une chose est donc certaine : qui que soit le vainqueur, les dépenses seront nettement plus élevées que les recettes. Les Américains qui cherchent un intrépide prêt à s’attaquer au déficit budgétaire et à la dette publique en seront pour leurs frais. Ce qui pourrait devenir le plus gros problème des marchés financiers de ces prochaines années.
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