Danny Reweghs

Envisager un autre scénario pour Wall Street

Danny Reweghs Journaliste

Aussi longtemps que la situation restera inchangée, nous considérerons qu’une nouvelle période de hausse nous attend au cours des 12 à 18 prochains mois. De (belles) opportunités d’achat s’offrent donc à nous et nous pourrions bien assister à de nouveaux records à Wall Street.

L’année 2022 aura été décevante. Sa volatilité, après la remontée qui a suivi la fin de la crise sanitaire, n’a rien d’étonnant; mais que le recul soit si long et si important, nous ne l’aurions jamais cru.

Les principaux marchés sont donc cette année “classiquement” baissiers (chute de 20% par rapport au sommet), sous l’effet combiné d’une inflation apparemment impossible à contenir et d’une (légère?) récession. L’humeur des investisseurs s’en ressent et le pessimisme règne. Les réunions de la Réserve fédérale inquiètent les marchés et pèsent généralement (fortement) sur les indices. Les étiages de mars et de juin n’étaient donc que temporaires.

Rappelons toutefois qu’il ne s’agit pas là de la première correction sévère constatée depuis 2009 et l’amorce de la hausse séculaire de la Bourse de Wall Street. La référence qu’est la moyenne à long terme (moyenne sur 200 jours) est toujours orientée à la hausse, et les indices lui restent supérieurs. L’indice Standard & Poor’s 500 l’a rejointe (à 3.500 points environ) en octobre, avant de rebondir.

Au cours des 13 dernières années, la moyenne à 200 jours a fait office de soutien à quatre reprises: à l’été 2011 (rétrogradation de la note des Etats-Unis; crise de la dette), au printemps 2016 (crise de la croissance en Chine), au début de 2019 (mise en place par Donald Trump de barrières commerciales contre la Chine) et au printemps 2020 (Covid-19; bref passage sous la moyenne, cette fois). Aussi longtemps que la situation restera inchangée, nous considérerons qu’une nouvelle période de hausse nous attend au cours des 12 à 18 prochains mois; de (belles) opportunités d’achat s’offrent donc à nous et nous pourrions bien assister à de nouveaux records à Wall Street.

Et si…?

Nous sommes ceci dit conscients que chaque remontée est suivie de lourdes chutes, dont certaines vont jusqu’à creuser de nouveaux planchers. Un scénario dans lequel soit l’inflation resterait trop élevée et les taux longs ne pourraient baisser que dans une mesure limitée, soit l’économie refroidirait tellement que les bénéfices des entreprises tomberaient en chute libre, ne peut donc plus être exclu.

Cela ne change pas grand-chose au fait qu’aujourd’hui, le pessimisme est exagéré, de nombreuses actions sont survendues et les indicateurs sous-jacents annoncent une reprise pour les prochaines semaines, mais le S&P 500 ne battrait plus, dans ce scénario, les records atteints en début d’année. Mieux vaudrait donc profiter de la reprise pour liquider ses positions. Il ne s’agit là que de conjectures, en attendant que l’ampleur de la remontée attendue nous permette d’y voir plus clair. Mais ce n’est que si le S&P 500 repasse au-delà de 4.300 points que nous pourrons affirmer que la tendance baissière entamée en début d’année est brisée et que la tendance haussière à long terme reprend le dessus, en direction, peut-être, de 5.000 points ou plus.

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