Du sprint au marathon

La plupart des transactions sur actions ne seront pas soumises à la taxe sur la spéculation.

Les esprits sont assez sereins par rapport à l'” impôt sur la spéculation “, d’autant que plusieurs éclaircissements ont été apportés récemment. L’impôt sur la plus-value s’applique sur les dernières actions achetées. Qui achète 100 titres Umicore en janvier à 38 EUR, en rachète 100 en avril à 40 EUR et en revend 100 deux mois plus tard au prix de 43 EUR, sera redevable d’un impôt sur la plus-value de 100 EUR sur la vente, soit 33% sur 300 EUR de plus-value ou 100 x (43-40). Notons également que les organismes financiers sont en charge de la perception des impôts sur les plus-values et que la mesure entre en vigueur sur les achats effectués à partir du 1erjanvier 2016. Si vous achetez aujourd’hui 100 actions Fagron en spéculant sur une reprise et qu’en janvier, une offre effectivement supérieure au cours actuel est lancée, la plus-value peut encore être réalisée au début de l’an prochain et être exemptée de la taxe sur la spéculation.

L’introduction de cette taxe demeure une mesure non productive selon nous, inspirée par des considérations purement politiques. Son taux élevé de 33% la rend d’autant plus fâcheuse, de même que l’absence, en contrepartie, de possibilité de déduction des moins-values. Ce dernier point est inacceptable.

Un délai raisonnable

Le seul point positif est que le délai dans lequel l’impôt doit être payé est limité à l’achat-vente dans les 6 mois. Ce qui est raisonnable. N’importe quel cours de base sur les investissements en actions vous confirmera que pour être efficace en Bourse, il faut avoir un horizon d’investissement de long terme, d’au moins 5 à 10 ans. Investir en actions revient davantage à courir un marathon qu’un sprint. La plupart d’entre vous ne seront donc pas soumis à cet impôt sur la spéculation sur leurs transactions sur actions. Même si nous sommes bien conscients que désormais, les actions restent en moyenne moins longtemps en portefeuille. On investit moins et le trading est plus fréquent. Non que le trading à proprement parler nous pose problème. Ce sont en effet les traders qui assurent une bonne part de la liquidité du marché. Et cette dernière, justement, est appelée à diminuer sur les actions plus petites, qui ne seront achetées que par les investisseurs convaincus fermement de leur potentiel de long terme.

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