Des semaines et mois décisifs
Nous risquons d’assister à une ” récession des bénéfices ” aux Etats-Unis.
Nous approchons lentement de la fin de cette année boursière 2015 pour le moins turbulente, qui a suivi les schémas chronologiques habituels mais de manière plus marquée, particulièrement sur les marchés européens. Les indices de Wall Street ont connu une année boursière plutôt monotone, hormis pendant la période comprise entre août et octobre. En Europe, le printemps fut pétillant et particulièrement favorable aux actionnaires. Il fut suivi d’une période estivale assez morne, débouchant sur un mois d’octobre extrêmement positif. L’avant-dernier mois de l’année est pour sa part mitigé et marqué par l’attente.
En fin de compte, ces dernières années, la donne a peu changé. A nouveau, on s’attend à ce que le mois d’octobre soit dominé par l’actualité en provenance des banques centrales, en particulier la Banque centrale européenne (mesures d’encouragement supplémentaires attendues le 3 décembre) et la Federal Reserve (premier relèvement de taux depuis 2006 escompté le 16 décembre).
Récession au niveau des bénéfices des entreprises
Les investisseurs en actions se demandent surtout si les mesures prévues peuvent insuffler un nouveau potentiel de hausse aux Bourses. Vu l’histoire récente, nous serions tenté, à plus forte raison pour les marchés boursiers européens, de répondre par l’affirmative. Mais pour y parvenir, Wall Street ne doit pas connaître de repli (substantiel) et/ou le dollar américain (USD) doit s’affranchir de la fourchette de 1,05 – 1,15 USD par euro (EUR), pour se diriger vers la parité. D’autre part, comme nous l’avons déjà souligné, le principal élément perturbateur pour les Bourses occidentales tient aux bénéfices d’entreprises. Sur la base des prévisions les plus récentes, les bénéfices annuels des entreprises intégrées à l’indice Standard&Poor’s500 pourraient fléchir pour la première fois depuis 2009 (prévision provisoire : -0,3%). A ce jour, 93% des entreprises du S&P500 ont publié leurs bénéfices relatifs au 3etrimestre. Nous en sommes à -1,8% en rythme annuel. Et du fait, par ailleurs, du repli du 2e trimestre, nous risquons de connaître une ” récession de bénéfices “. En Europe également, le redressement attendu des marges bénéficiaires cette année n’a pas atteint le niveau de l’indice Stoxx600. Même si ce constat résulte en premier lieu de l’évolution des secteurs de l’énergie et des matières premières.
Autrement dit, si le marché haussier amorcé en mars 2009 – 80 mois, contre 57 mois en moyenne au cours du siècle dernier – doit jouer les prolongations, les chiffres d’affaires et bénéfices d’entreprises devront se redresser le plus rapidement possible. Compte tenu, au sommet, d’une hausse de 215% de l’indice S&P500 (moyenne de 165%), c’est loin d’être évident. Les indicateurs de long terme continuent de s’affaiblir et un repli sous les 1850 points de l’indice S&P500 et sous 330 points de l’indice Stoxx600 (3000 points pour l’Eurostoxx50) serait plutôt synonyme de nouveau marché baissier. Mais nous n’en sommes pas encore là. La tendance reste haussière jusqu’à nouvel ordre. Les prochains mois et semaines seront décisifs pour les Bourses occidentales à cet égard. La vigilance est en tout cas de mise, pour pouvoir corriger le tir si nécessaire.
Stratégie
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