Danny Reweghs
Correction intermédiaire
Ceux qui ont beaucoup investi en actions peuvent mettre à l’abri les plus-values réalisées sur les valeurs qui ont pris beaucoup de hauteur. Pour notre part, nous n’achèterions pas d’actions avant le mois d’octobre.
C’est peut-être une maigre consolation, mais ceux qui sont déjà rentrés de vacances ont pu constater que les marchés internationaux n’avaient pas basculé. La correction crainte depuis longtemps n’est pas intervenue. La seule valeur en baisse de l’été est le dollar américain. Ce qui explique que les investisseurs ne soient pas plus souriants qu’en début d’été. Leurs investissements en dollar (y compris les actions) ont pour la plupart perdu en valeur, et l’euro renforcé a saboté le redressement des Bourses européennes.
Nous prévoyons cependant qu’au cours des deux à trois prochains mois les Bourses subiront une correction. Pas de 10% ou davantage, mais 5%, voire un peu plus, juste de quoi éviter la surchauffe. En fin de compte, le contexte demeure favorable aux actions : taux faibles, économie en redressement, résultats opérationnels solides, mesures de soutien des banques centrales…
Cela dit, ce contexte a déjà permis d’atteindre de nombreux records ou plus-hauts annuels cette année, et nous avons constaté que lorsque les résultats trimestriels et semestriels sont meilleurs que prévu, la réaction des marchés est nettement plus modérée que lorsque les chiffres sont décevants. Dans ce dernier cas en effet, la réaction est souvent vive (voyez chez nous Bekaert, Econocom, Ontex, Proximus, etc.). Ce qui constitue pour nous une démonstration supplémentaire que l’essentiel de la hausse est derrière nous. Ajoutez au tableau les tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord, et vous aurez une motivation de plus pour acter vos bénéfices… Depuis que Donald Trump est à la présidence des États-Unis, le Dow Jones a déjà battu plus de cinquante fois son record. Qui est investi lourdement en actions peut donc mettre à l’abri les plus-values réalisées sur les valeurs qui ont pris beaucoup de hauteur. À ceux qui veulent encore acheter, nous conseillons d’attendre quelques semaines, jusqu’en octobre.
Un défi pour 2018
Un autre élément entre en jeu, mais il concerne davantage l’an prochain. Un certain nombre d’analystes et de stratèges se demandent dans quelle mesure les marchés boursiers nient le changement à venir de la politique monétaire actuelle. L’impact de la politique monétaire très souple de la décennie qui s’achève sur les marchés financiers peut difficilement être surestimé. C’est sans aucun doute le moteur le plus puissant de cette hausse longue et marquée, amorcée au printemps 2009.
Mais précisément, l’allègement (inévitable) des mesures de soutien constituera le défi majeur pour les marchés financiers l’an prochain. Sur le plan économique, la situation semble favorable, les perspectives de bénéfices des entreprises sont enthousiasmantes. Reste à savoir si cela sera suffisant pour que l’orientation positive des marchés se maintienne. Le défi pourrait en définitive être plus difficile à relever que ce que les investisseurs en actions craignent aujourd’hui.
Stratégie
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