Cession de Belron par D’Ieteren
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Pourquoi recommandez-vous d’acheter D’Ieteren? Je crains qu’en vendant 40% de Belron et en investissant une part du produit dans des entreprises qui n’ont aucun lien avec le coeur d’activité de D’Ieteren, Axel Miller en fasse une nouvelle Dexia.”
La valorisation de D’Ieteren est attrayante. Le bénéfice sous-jacent dépassera cette année 200 millions d’euros (+5 à 9%), vente partielle de Belron, qui a réduit de 20% le bénéfice du groupe, incluse. Compte tenu de la participation résiduelle de 54,85%, le bénéfice s’est établi à 196 millions d’euros l’an dernier. Un cours de 34,3 euros pour une capitalisation boursière de 1,9 milliard donne un rapport cours/bénéfice inférieur à 10. C’est peu, d’autant que les résultats de D’Ieteren sont solides et peuvent s’améliorer encore. Le cours ne tient pas compte de cette éventualité.
Si une croissance bénéficiaire est possible, c’est que D’Ieteren cherche à financer une 4e activité susceptible de contribuer aux résultats. Les prix étant trop élevés, la direction prend son temps. Le marché a hélas peu confiance dans ses compétences en matière d’acquisitions, notamment parce que celle de Moleskine n’est pas encore porteuse. Aucune acquisition ne s’inscrirait de surcroît dans le coeur d’activité… parce que D’Ieteren n’a plus de coeur d’activité. Il a choisi d’être moins dépendant de l’automobile et se décrit désormais comme un groupe familial qui investit dans des activités aptes à générer du cash-flow pour l’actionnaire. Les investisseurs doutent de cette stratégie, mais ce sont ces doutes précisément qui rendent le titre intéressant.
Citons encore l’amélioration des résultats, surtout chez Belron et Moleskine. Si D’Ieteren conserve une majorité dans Belron, c’est qu’il a foi dans cette entreprise qui continue à gagner des parts de marché. Le bénéfice de Belron devrait progresser cette année de 10% à périmètre comparable. Le marché des réparations de pare-brise recule structurellement de 1 à 2% l’an. Sur les marchés où elle ne peut compenser cette contraction en augmentant ses parts, Belron veut au moins maintenir son chiffre d’affaires en étendant ses services. Cette diversification s’accompagne d’acquisitions mineures, comme celles du français Maisoning et de l’australien Laser. Ces opérations s’inscrivent dans la stratégie de diversification de Belron, pas dans celle de D’Ieteren, qu’accompagnent d’ambitieuses reprises.
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