Danny Reweghs

Bourses chinoise et émergentes: l’année du redressement

Danny Reweghs Journaliste

La dernière chose dont les autorités chinoises ont besoin est que la croissance s’effondre au point de provoquer des troubles sociaux. C’est la raison pour laquelle nous pensons que l’acmé du programme de “prospérité commune” est passé et que l’année 2022 s’annonce sous d’heureux auspices.

Les Chinois célébrant leur nouvel an un peu plus tard que nous, c’est le 1er février que l’année du Tigre a succédé à celle du Boeuf. Troisième animal du zodiaque chinois, le tigre est qualifié, entre autres, de courageux, volontaire et déterminé. Le félin étant imaginatif, 2022 devrait être une année placée sous le signe de l’espoir et de la reconstruction. Exactement ce dont la Chine a besoin. Car 2021 fut, pour la deuxième économie du monde par ordre d’importance, pour le moins mouvementée.

Ses indices boursiers se sont trouvés en queue du peloton international. Des géants comme Alibaba, Tencent Holdings et autres Baidu ont considérablement souffert. Le gouvernement a beau avoir accepté de composer avec le capitalisme, le Parti n’en reste pas moins résolument dominant. Les réglementations, les amendes et les enquêtes antitrust dont l’Etat a bombardé le pays ont entraîné des vagues de ventes d’actions chinoises. A l’automne, la déchéance d’Evergrande, ce promoteur mégalomane, est venue ajouter une crise immobilière à la débâcle.

Bonne année

La crise immobilière, le ralentissement des exportations et la politique de tolérance zéro à l’égard du coronavirus ont contribué à faire tomber à 4% la croissance de l’économie chinoise au quatrième trimestre de 2021, une déconvenue qui a pesé sur le sentiment à l’égard du pays. C’est à tel point qu’énormément d’institutions financières conseillent aujourd’hui aux investisseurs de réduire leur exposition sur le Céleste Empire. La décote de 45% par rapport à la valeur nette d’inventaire dont est désormais affecté le holding “chinois” Prosus (en fait, un investissement indirect dans Tencent) n’est donc pas une surprise.

L’année ne devrait pourtant pas être mauvaise, tant s’en faut, pour les marchés émergents en général et pour la Chine en particulier. Les indicateurs avancés de la République populaire semblent avoir atteint leur étiage et, alors que nos banques centrales envisagent de remonter leurs taux directeurs, leur pendante du bout du monde vient de faire exactement le contraire, en procédant à sa première baisse en deux ans.

Paix sociale

La dernière chose dont les autorités ont besoin est que la croissance s’effondre au point de provoquer des troubles sociaux. C’est la raison pour laquelle nous pensons que l’acmé du programme de “prospérité commune” est passé. La solidité de la croissance reste gage de stabilité, condition au règne sans partage et sans contestation du parti communiste. Les mesures de soutien sont indispensables à l’essor des marchés boursiers – ce n’est pas l’Occident qui dira le contraire.

Il faudra sans doute du temps pour restaurer la confiance, mais nous préférons d’ores et déjà intensifier, plutôt que diminuer, nos positions sur la Chine et sur les marchés émergents. Les actions se négocient avec une décote de quelque 30% en moyenne par rapport aux titres occidentaux.

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