Biotalys: pour l’investisseur patient et conscient du risque

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “L’action Biotalys continue de chuter. Etes-vous toujours confiants?”

L’action du développeur belge de produits (bio, à base de protéines dérivées d’anticorps de lamas) de protection des cultures pique du nez depuis la publication de son rapport semestriel, fin août. En marge de cette dernière, Biotalys avait annoncé un nouveau report, le troisième, de la décision de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) relative à l’Evoca. Il s’agit du premier candidat produit de l’entreprise, un biofongicide destiné à protéger certains fruits et légumes contre le botrytis et l’oïdium. Cette fois, l’EPA n’a pas été en mesure de communiquer de nouvelle date. Biotalys impute ce report à un manque de personnel au sein de l’organe. L’entreprise n’en continue pas moins de préparer avec son partenaire Biobest la phase d’étalonnage du marché, prévue en 2024 pour autant que l’EPA l’ait autorisée dans l’intervalle. L’Evoca n’est pour l’heure qu’un produit de première génération, à tester sur plusieurs marchés et qui ne rapportera rien durant ladite phase. L’Europe aussi tarde à se prononcer; sa décision est attendue en 2025 (initialement en 2024). Le gouvernement néerlandais a toutefois donné un coup de pouce à Biotalys en l’autorisant à tester son biofongicide sur des concombres qu’elle a pu commercialiser.

Une autre nouvelle a récemment desservi l’action: l’annonce, le 2 octobre, du départ du CEO, Patrice Sellès. Biotalys a pourtant précisé qu’il quittait ses fonctions pour des raisons personnelles. Il passera le flambeau à Kevin Helash dès décembre. L’homme apportera à Biotalys, outre ses 30 années d’expérience dans l’industrie agricole, son vaste réseau aux Etats-Unis. Il aura notamment pour mission de conclure de nouveaux partenariats pour la plateforme Agrobody Foundry de Biotalys, à l’instar de ceux noués avec Syngenta et la Fondation Gates, et d’élargir l’actionnariat outre-Atlantique.

L’entreprise dispose de suffisamment de liquidités (31,9 millions d’euros au 30 juin) pour poursuivre son activité jusque fin 2024. Elle vise à commercialiser (la nouvelle version de) l’Evoca à compter de 2026.

Le nouveau report évoqué n’est pas de nature à rassurer le marché. Il n’est jamais à exclure que l’EPA exige des données supplémentaires, mais nous continuons de penser que l’Evoca sera approuvé. L’action – dont le plongeon rend l’entreprise plus vulnérable à un rachat – demeure digne d’achat (rating 1C).

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