Bientôt le carnaval de Rio ?
Il y a peu de raisons actuellement de danser la samba ou de fêter le carnaval : l’économie brésilienne n’est pas à proprement parler en bonne posture. Mais cela ne doit pas empêcher son marché boursier de bien se tenir.
Au Brésil, le chiffre relatif au produit intérieur brut (PIB) a été récemment publié. Sur base trimestrielle comme annuelle, on note un tassement : en rythme trimestriel de 0,2%, et annuel de 1,6%, soit le chiffre le plus faible depuis le 3etrimestre 2009 (-1,3%). Considéré sur base annuelle, cet indicateur est en recul depuis quatre trimestres déjà, soit plus longtemps qu’au cours de la période 2008-2009 (” seulement ” trois trimestres de suite). Seul point positif : les économistes tablaient sur un recul plus sensible encore sur base trimestrielle (-0,5%). En outre, l’économie brésilienne est confrontée à un chiffre d’inflation élevé de 8,2% (stagflation) et à un déficit budgétaire de 5,3%. Et comme si cela ne suffisait pas, sur le plan politique, plusieurs éléments noircissent le tableau. La présidente (de gauche) du Parti travailliste, Dilma Rousseff, a été réélue de justesse au grand dam du monde financier et des entreprises. Depuis lors, un scandale de corruption a éclaté autour du géant pétrolier national Petrobras, éclaboussant également la présidente. En pleine crise Petrobras, le real brésilien (BRL) a reculé à son plus faible niveau en 12 ans face au dollar américain (USD) !
Redressement boursier
Donc non, l’économie brésilienne n’est pas à proprement parler en bonne posture, mais cela ne doit pas empêcher son marché boursier de bien se tenir. L’indice boursier Ibovespa se trouvait somme toute dans un marché baissier depuis début 2011 déjà (de quelque 70.000 à 45.000 points), et cette tendance semble infléchie désormais. Ainsi note-t-on que l’indice n’a pas atteint de nouveau plancher en début d’année, malgré la crise Petrobras. Qui plus est, récemment, l’indice a rebondi de plus de 20%. Ce qui trahit généralement l’amorce d’un nouveau marché haussier. N’oublions pas que Rousseff applique une politique économique plus pragmatique, que les Jeux Olympiques 2016 à Rio de Janeiro approchent et que le Brésil est l’un des marchés de consommation les plus prometteurs au monde pour les prochaines décennies, avec aujourd’hui déjà 105 millions de Brésiliens appartenant à cette classe moyenne.
Nous avons pu vendre Petrobras en empochant une confortable plus-value, aidés par la hausse du dollar et un excellent timing, et malgré toute l’agitation autour de l’entreprise et de l’action. En revanche, nous avons perdu de l’argent cette année (recul de plus de 20%) sur les deux autres actions brésiliennes en portefeuille, Vale et Cosan. La position dans le géant des matières premières (minerai de fer et nickel principalement) Vale a été récemment renforcée. Nous faisons à présent de même avec Cosan (lire la rubrique Portefeuille). L’action s’échange à un niveau (bien) inférieur à sa valeur intrinsèque. Même constat pour Vale, où le malaise entourant le prix du minerai de fer joue un rôle non négligeable. Là aussi, cependant, nous pensons que le plancher est révolu. Pour ces deux valeurs, nous anticipons une (importante) embellie de cours dans un délai de six à douze mois.
Stratégie
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