Belle Afrique
N’oublions pas que les biens de consommation, l’automobile, les télécommunications et les services apparentés (financiers) devraient également bénéficier de la croissance démographique attendue sur ce continent.
Récemment, nous avons présenté l’Afrique comme un continent en plein essor dans notre page Stratégie (IB-9B). Nous nous étions concentrés sur le secteur de la construction dont les perspectives sont très favorables en raison du grand mouvement de rattrapage que l’Afrique doit opérer en matière d’infrastructure. Les perspectives sont cependant également positives pour d’autres secteurs de l’économie. Les biens de consommation, l’automobile, les télécommunications et les services apparentés (financiers) devraient ainsi bénéficier de la croissance démographique attendue.
Explosion démographique
L’Afrique est d’ores et déjà le deuxième continent le plus peuplé au monde avec environ 1,1 milliard d’habitants. Selon les prévisions des Nations Unies, les Africains seront 1,9 milliard d’ici à 2050. En 2100, les 4,1 milliards d’Africains devraient représenter un tiers de la population mondiale. Il n’y a pas si longtemps encore, les possibilités d’investir en Afrique se limitaient à la seule Afrique du Sud. Le pays était (et est toujours) largement surpondéré dans la plupart des grands indices africains, et notamment le MSCI Africa, référence ou benchmark de nombreux fonds, trackers et produits dérivés. De ce fait, les “plus petites” économies africaines sont traitées avec une certaine condescendance. L’Afrique du Sud reste le marché financier le plus liquide du continent en 2014, mais l’écart par rapport au reste s’est réduit. Le secteur des matières premières et l’industrie minière ont amorcé un lent déclin. Ainsi l’Afrique du Sud était-elle encore le plus grand producteur d’or au monde jusqu’en 2007. Ces dernières années, le pays est retombé en sixième position. Et il y a d’autres exemples. Epuisement ou accès plus difficile aux richesses naturelles, troubles sociaux dans le secteur minier et nombreux soubresauts politiques ne favorisent pas l’économie sud-africaine. Les investisseurs souhaitent également une offre plus diversifiée sur le continent. Mais comme il n’est pas toujours nécessaire de chercher loin de chez soi, nous proposons ici deux fonds cotés sur Euronext.
Intereffekt Emerging Africa
La société néerlandaise Intereffekt Investment Funds est un organisme de placement qui propose plusieurs fonds d’actions et à levier. Le fonds spécialisé dans les actions africaines existe depuis le 31 mars 2008. Il est coté sur Euronext (code ISIN : NL0006173007). La corrélation entre les Bourses africaines et le marché mondial est plutôt faible. Par exemple, 2011 a été un mauvais millésime, mais les années 2012 et 2013 se sont démarquées par des rendements élevés. L’an dernier, le fonds d’actions sur l’Afrique a progressé de 21,3%. Et la valeur intrinsèque du fonds a gagné 5% depuis le début de cette année. En raison de son succès, l’actif sous gestion a progressé à 7,25 millions EUR. Différence importante par rapport à d’autres fonds et trackers : les gestionnaires laissent l’Afrique du Sud de côté. C’est un choix délibéré, car le fonds ne réplique aucun indice existant. Le fonds compte actuellement 37 actions d’entreprises réparties dans sept pays. L’Egypte, deuxième économie du continent, prend à son compte 32,4% de l’actif sous gestion. Le Nigéria arrive en deuxième position, avec 23,4%. C’est aussi le pays le plus peuplé d’Afrique avec 175 millions d’habitants, et il a enregistré une croissance économique moyenne de 8,2% ces 15 dernières années. D’ici à la fin de ce siècle, le Nigéria comptera près d’un milliard d’habitants selon les Nations Unies. L’Egypte et le Nigéria sont suivis du Maroc et du Kenya, avec respectivement 19,2% et 13,4%. Au niveau sectoriel, 29% des entreprises du fonds appartiennent à l’industrie financière. Les biens de consommation pèsent 15% du fonds, mais le secteur industriel (14%), les matériaux de base (12%), l’énergie (11%) et les télécommunications (11%) sont également bien représentés. Le spread (différence entre le cours acheteur et vendeur) ne dépasse pas 1% de la valeur intrinsèque sur Euronext. Les frais de gestion annuels s’élèvent à 1,5%. Attention : il faut y ajouter un performance fee de 10% si le rendement dépasse 10%. En 2013, des frais supplémentaires de 1,13% (21,3-10/10) ont ainsi été facturés aux actionnaires. Les gestionnaires d’Intereffekt Emerging Africa misent clairement sur les actions présentant un rendement supérieur à la moyenne. L’an dernier, il atteignait 6,3%. Les rapports cours/bénéfice et cours/valeur comptable moyens des actions du fonds se montaient respectivement à 9,3 et 2.
Robeco Afrika Fund
Inutile d’encore présenter Robeco, qui commercialise de nombreux produits financiers à la fois pour les particuliers et les institutionnels. Le Robeco Afrika Fund est également coté sur Euronext (code ISIN : NL0006238131). L’Afrika Fund existe depuis 2008, mais ses performances récentes sont inférieures à celles de l’Intereffekt Emerging Africa. Après une progression de seulement 6,7% en 2013, l’Afrika Fund a perdu environ 1% de sa valeur depuis le début de cette année. En cause : le gestionnaire Robeco a laissé le rôle principal à l’Afrique du Sud. En février 2014, 32% des entreprises du fonds avaient leur siège dans ce pays. Remarquons également que l’Egypte n’arrive qu’en cinquième position, avec une part de seulement 5,6%. Cela peut s’expliquer en partie par les récents troubles politiques dans le pays. Après l’Afrique du Sud, les pays les mieux représentés sont le Nigéria avec 20,5%, le Ghana (7,7%) et le Kenya (6,2%). Les prestataires de services financiers prennent à leur compte 41,5% de l’actif du fonds, ce qui en fait le secteur le plus représenté. Les biens de consommation (13%) et les matériaux de base (12%) suivent à bonne distance. Les frais de gestion annuels s’élèvent à 1,75%. Comme dans le cas de l’Intereffekt Emerging Africa, le spread autour de la valeur intrinsèque ne dépasse pas 1%.
Dérivés
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