Belgacom et Kinross Gold Corporation
Les résultats de Belgacom au 2e trimestre ont été légèrement supérieurs aux attentes. Pouvons-nous maintenant être rassurés quant à la capacité de l’entreprise de continuer à verser un dividende ordinaire de 2,18 EUR par action, comme les années précédentes ?
Belgacom(17,96 EUR; NYSE Euronext Bruxelles) s’est effectivement montrée un peu plus performante que prévu au 2e trimestre. Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires (CA) de 1,582 milliard EUR (alors que les analystes tablaient sur 1,579 milliard EUR en moyenne), ce qui correspond à une baisse de 1,7% par rapport au 2e trimestre de 2012. Hors éléments uniques, la baisse se serait chiffrée à 2,5%. Belgacom attribue cette régression aux adaptations de tarifs réalisées dans le segment mobile pour répondre à la concurrence. Le trimestre écoulé était dès lors placé sous le signe du recrutement de nouveaux clients dans le segment mobile. L’entreprise a réussi son pari avec une croissance nette de 46.000 nouveaux clients (surtout dans la division grand public), ce qui constitue une rupture par rapport à la tendance orientée à la baisse des trimestres précédents. Le cash-flow opérationnel (EBITDA) a baissé de 1,9% à 430 millions EUR au 2e trimestre par rapport à 2012 (soit un recul de 9,1% sur base comparable). En cause : l’impact de la réglementation sur les télécommunications (modification des tarifs de roaming pour les communications vocales et les données au 1er juillet 2012) et la pression constante sur les marges dans le segment mobile (le revenu moyen par client continue de diminuer). Sur base semestrielle, la baisse du CA s’établit à 0,9% ; celle de l’EBITDA à 4,1%. Malgré les efforts supplémentaires en matière de marketing et l’indexation des salaires, Belgacom est parvenue à stabiliser ses coûts sur base semestrielle (+0,3%), notamment par une diminution des effectifs. Comme au 1er trimestre, c’est surtout sur le plan des cash-flows libres que le bât a blessé au 2e trimestre (47 millions EUR contre 110 millions EUR l’an dernier). Sur base semestrielle, il en ressort une baisse de 53%, de 289 millions EUR à 136 millions EUR. Une évolution imputable à une modification du timing de paiement des impôts, mais aussi à la diminution de l’EBITDA et aux investissements constants. La position d’endettement du groupe reste cependant très saine (moins de 1,2 fois l’EBITDA attendu). L’entreprise a confirmé ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice (CA du groupe en baisse de 1% à 2% par rapport à 2012 et EBITDA en recul de 4% à 6%). Après avoir atteint un nouveau plancher de 16 EUR à l’annonce de la suppression du dividende chez Mobistar, l’action Belgacom a opéré un rebond (justifié) alimenté par le soulagement des investisseurs à la publication des résultats positifs du 2 {+e} trimestre. Belgacom garde toujours le silence sur le dividende de l’exercice 2013. Vu la pression constante sur les cash-flows libres, un dividende stable nous semble le maximum envisageable et une légère baisse ne doit pas être exclue. Mais il ne faut pas craindre un scénario catastrophe à la Mobistar (1B).
Quelles sont les perspectives de Kinross Gold Corporation, une action qui a été recommandée à un cours de 15,60 USD et s’échange à présent à 5,15 USD (baisse de 67%) ?
Nous comprenons totalement votre déception concernant l’évolution du cours de Kinross Gold (5,47 USD, ticker KGC sur la Bourse de New York). L’action a non seulement été peu performante par rapport au marché en général, mais aussi par rapport au secteur des mines d’or, avec une sous-performance de plus de 25% sur les cinq dernières années. Preuve que des éléments spécifiques à l’entreprise ont joué un rôle. La contre-performance correspond surtout à la période allant de la mi-2010 à la mi-2012. En août 2010, Kinross annonçait l’acquisition de Red Back Mining pour 7,1 milliards USD. Depuis, des dépréciations d’un montant total de 6,1 milliards USD ont été actées sur le goodwill des deux mines Red Back en Afrique de l’Ouest (Tasiast en Mauritanie et Chirano au Ghana). Le directeur (CEO) a été remplacé il y a un an. Le groupe se concentre désormais sur les économies et la réduction des investissements. Comme indiqué dans l’IB-20B, ceci se traduit peu à peu par une amélioration des résultats opérationnels. Cependant, un nouveau contrecoup est intervenu en juin lorsque Kinross a annoncé que les négociations avec le gouvernement équatorien sur le développement du projet Fruta Del Norte étaient définitivement rompues. De ce fait, une nouvelle dépréciation comptable de 720 millions USD sera enregistrée au 2e trimestre. La future croissance doit provenir du démarrage de la mine de Dvoinoye en Russie à la fin de l’année et de l’extension de la mine de Tasiast. Nous pensons que la situation est à nouveau sous contrôle chez Kinross et que l’action ne va pas plus sous-performer la concurrence. Beaucoup dépendra dès lors de l’évolution du cours de l’or. La valorisation est très faible (moins de 0,7 la valeur comptable), le groupe propose un portefeuille bien diversifié et dispose de solides réserves de liquidités (complétées par le récent prolongement d’une ligne de crédit de 1,5 milliard USD). Digne d’achat, mais limitez votre position (1C).
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