Un retardataire prometteur

La pression du reporting trimestriel n’a pas toujours été une bénédiction pour Barco et c’était à nouveau le cas pour le premier trimestre écoulé. D’autant que le groupe de visualisation continue à modifier sa structure organisationnelle, ce qui ne simplifie pas les comparaisons sur base annuelle. Le chiffre d’affaires (CA) du groupe a baissé de 12,3% à 242,4 millions EUR entre janvier et mars, un chiffre inférieur de près de 30 millions EUR aux prévisions moyennes des analystes. Barco peut toutefois invoquer des circonstances atténuantes. Une mauvaise estimation du nombre de commandes dans le cinéma numérique et une réduction prématurée de la capacité de production ont engendré un déficit de pièces, et même un chômage économique. De ce fait, toutes les commandes n’ont pas pu être satisfaites. Des contrats d’une valeur cumulée d’environ 20 millions EUR ne seront ainsi enregistrés que durant le trimestre en cours. Mais ce n’est qu’un simple report. Barco peut également invoquer l’impact de l’euro fort. Dans différents segments de marché, l’entreprise courtraisienne est en concurrence avec des groupes comme Sony, Panasonic et Hitachi qui peuvent profiter de la faiblesse du yen japonais (JPY). Au 1er trimestre, l’EUR a gagné en moyenne 10% face au JPY par rapport à l’an dernier. La monnaie unique a également progressé face à l’USD et à la livre britannique (GBP). Dans la division Entertainment&Corporate, anciennement Projection, le CA a reculé de 3%. Cette division est de loin la plus grande du groupe avec une part de 53% du CA. Chez Industrial&Government, anciennement Advanced Visualisation, le recul atteint même 21,3%. En raison d’effets saisonniers, la division Healthcare a également enregistré une baisse de CA de 13,2%. Parmi les grandes divisions, seule Defense&Aerospace affiche un gain sur base annuelle (+8,1%). Mais si le groupe a quelques excuses à faire valoir concernant l’évolution du CA, la baisse des commandes entrantes est un peu plus inquiétante. Au 1er trimestre, Barco a enregistré pour 253,2 millions EUR de nouvelles commandes, 7,3% de moins qu’il y a un an et 22,5 millions EUR de moins que prévu par les analystes. Hors effets de change négatif, le recul des commandes reste limité à 4%. Le point positif est que le book-to-bill, c’est-à-dire le rapport entre les nouvelles commandes et le CA facturé, est toujours supérieur à 1. En principe, cela laisse présager une (légère) augmentation des ventes au cours des trimestres à venir. La valeur totale du carnet de commandes s’élevait à 468,7 millions EUR après le 1er trimestre, autant qu’il y a un an, mais 7,8 millions EUR de plus qu’au terme du 4e trimestre. Barco envisageait une croissance du CA limitée à un seul chiffre, mais l’objectif a été abandonné. Pour l’instant, le groupe table sur un statu quo par rapport à 2013. La prévision d’une meilleure rentabilité au niveau de la marge sur les cash-flows opérationnels (EBITDA) a cependant été maintenue. La rentabilité a déjà augmenté au 1er trimestre et la direction évoque un EBITDA d’au moins 150 millions EUR pour l’ensemble de l’exercice. La semaine dernière, Barco a distribué un dividende de 1,5 EUR par action (1,125 EUR net). Soit, au cours actuel, un rendement de près de 3%. Barco a clos l’exercice 2013 avec 104,4 millions EUR de liquidités. Un programme de rachat d’actions propres soutient également l’action.

Conclusion

La valorisation est très acceptable à 11 fois le bénéfice attendu, 1,1 fois la valeur comptable et 3,6 fois l’EBITDA. On soulignera l’augmentation de la rentabilité et l’excellente santé financière du groupe. Nous attendons également de meilleurs résultats au 2{+e} trimestre. Nous relevons l’avis et intégrons l’action dans la Sélection.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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