Banque nationale de Belgique: pour l’investisseur patient
La rédaction répond à la question d’un abonné: “La Banque nationale de Belgique me paraît verser un dividende confortable et stable. Pourra-t-elle le maintenir?”
Les actionnaires de la Banque nationale de Belgique (BNB) n’ont pas été gâtés, ces cinq dernières années. Les sommets, aux alentours de 4.000 euros, remontent à 2010 et à 2003, lorsque l’on pensait que l’Etat, actionnaire à 50%, rachèterait les parts des investisseurs privés. Depuis mars 2015 (3.500 euros), la tendance est structurellement à la baisse, un plancher à 2.140 euros ayant même été atteint fin 2019. Ce n’est pas un hasard si ce recul coïncide avec l’adoption, par la Banque centrale européenne (BCE), de son programme de rachats massifs d’obligations d’Etat, qu’elle a étendu, en juin 2016, à des obligations d’entreprises. Ces initiatives ont porté le total du bilan de la BNB à 186,5 milliards d’euros fin 2018, contre 75,5 milliards quatre ans plus tôt. En principe, plus il y a d’actifs, plus les revenus et les bénéfices sont élevés, mais les dividendes ne suivent pas. La BNB affectera en effet, tant que la politique non conventionnelle de la BCE sera d’application, 50% de son bénéfice net aux réserves disponibles (25%, précédemment), pour absorber les éventuelles pertes. Son profil de risque a donc augmenté, sans compensation pour l’actionnaire. Le dividende net a même eu tendance à diminuer ces dernières années (124,2 euros par action en 2014, 89,34 euros en 2018). L’action a peu profité de la reprise générale des marchés boursiers, début 2019… du moins jusqu’à la publication des chiffres annuels. La BNB a en effet annoncé, le 27 mars 2019, une hausse de 8,5%, à 138,47 euros brut par action, de son dividende (dividende net de 96,93 euros); soit, au cours actuel de 2.350 euros environ, un rendement net de 4,1%, à faire pâlir de jalousie obligations d’Etat et comptes d’épargne. Le bénéfice net a bondi de 17,8%, à 745,6 millions d’euros, en 2018, grâce surtout à la hausse des revenus d’intérêts et à l’allégement de la fiscalité (réforme de l’impôt des sociétés). En l’absence de nouvelle crise de la dette, la BNB mérite une place dans les portefeuilles diversifiés, d’autant que sa valorisation n’est que de 0,15 fois la valeur comptable (17.170 euros par action). Les dividendes devraient, ces prochaines années, tourner autour de la moyenne des années précédentes. Réservé à l’investisseur de long terme, et digne d’achat (rating 1B).
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