Banque nationale de Belgique: conserver/attendre
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Pourquoi l’action de la BNB a-t-elle chuté de 50%? Est-ce une opportunité d’achat?”
L’action de la Banque nationale de Belgique (BNB) a commencé à se déprécier après que Klaas Knot, le président de la banque centrale néerlandaise (DNB), a mis le ministre des Finances néerlandais en garde contre les conséquences du revirement de la politique de taux de la Banque centrale européenne. Les augmentations successives des taux directeurs signifient qu’en quelques mois, les banques nationales passent de l’application d’un taux punitif (0,5%) sur les dépôts à un paiement (0,75%), alors que les rendements des obligations en circulation n’augmenteront pas. La DNB, qui annonce une perte cumulée de 9 milliards d’euros entre 2023 et 2026, n’exclut pas que ses réserves soient insuffisantes. Elle pourrait donc avoir à procéder à une augmentation de capital – mais les choses n’en sont pas encore là.
La BNB étant dans le même cas, son titre a été suspendu dans l’attente d’un communiqué de presse. Elle a confirmé qu’elle essuierait cette année des pertes, qui devraient se creuser encore par la suite. Elle évoque également les conséquences des relèvements de taux sur la valorisation des portefeuilles obligataires. Depuis 2015, 50% de ses bénéfices nets vont grossir ses réserves disponibles, contre 25% auparavant, et contre 75% pour la DNB. Les rachats massifs d’obligations font en effet courir un risque accru aux banques centrales, dont le bilan a été multiplié par cinq, à 359,2 milliards d’euros, entre 2014 et la fin de 2021, alors que les capitaux, les fonds de réserve et les réserves disponibles n’augmentaient que de 50%, à 7,2 milliards (18.100 euros par action). La réserve disponible devant avant tout absorber les pertes, ce poste du bilan est appelé à décroître.
La BNB a versé depuis 2010 un total de 1.314,33 euros net par action (96,63 en 2022). Bien qu’aucun chiffre n’ait été avancé, il semble probable que le dividende brut tombera au minimum (1,5 euro) ces prochaines années. Les investisseurs se sont donc débarrassés du titre.
Vu l’intensification du risque, nous continuons à recommander de conserver/attendre (rating 2B). Malgré l’endettement croissant, les taux devraient poser moins de problèmes d’ici un à deux ans. Ce qui permettrait au cours de se redresser et à l’investisseur, de disposer de meilleures opportunités de sortie.
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