Avis positif pour le cacao
Le cacao se trouve actuellement en situation de déport, une aubaine pour les investisseurs en contrats à terme, soit directement par le biais de produits à levier, soit indirectement par voie de trackers.
Le cacao se négocie tant à Londres qu’à New York, sur l’Intercontinental Exchange ou ICE. Les caractéristiques des contrats (volume et qualité) et la structure du marché (mois sur lesquels portent les contrats) sont identiques sur les deux marchés, seule varie la devise dans laquelle les contrats sont libellés. À Londres, c’est la livre britannique (GBP) et à New York, bien entendu, le dollar (USD).
Stable depuis trois ans
Depuis le vote en faveur du Brexit, la GBP est retombée à son plus bas niveau en plus de 30ans vis-à-vis d’un large panier de devises. Simultanément, le prix du cacao a atteint un nouveau sommet en GBP. Bien entendu, ce rebond était exclusivement lié aux conditions de change, et n’avait aucun lien avec la situation fondamentale du cacao. Le pic précédent datait de début 2011, lorsque la guerre civile en Côte d’Ivoire et l’interdiction d’exportation décrétée à cette occasion avaient permis au cacao de franchir la barre des 3800USD la tonne. En décembre de la même année, il avait cependant baissé de moitié par rapport à son niveau record. En USD, le cacao fluctue depuis près de trois ans dans une fourchette comprise entre 2600 et 3400USD la tonne.
Le cacao est cultivé dans plusieurs régions équatoriales. Les grandes zones de production sont l’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire et Ghana), l’Asie du Sud-Est (Indonésie, Malaisie), le Brésil et une partie de l’Amérique centrale. En termes de volume, c’est l’Afrique de l’Ouest qui pèse le plus lourd dans la balance. Le cacao fait à la fois l’objet d’une récolte intermédiaire (mai à août) et d’une grande récolte qui commence vers la fin de l’automne et dure jusqu’au printemps. Le phénomène météorologique El Niño a confronté l’Afrique de l’Ouest à des conditions plus sèches qu’à l’ordinaire. De ce fait, la récolte intermédiaire baissera d’environ 10%. On sait aussi que la qualité des fèves de cacao sera médiocre (teneur en graisses plus faible).
Grande récolte
En anticipation d’une baisse de la production, le cours du cacao sur l’ICE a atteint le côté supérieur de la fourchette précitée en mai et en juin derniers. Une correction est cependant intervenue ces dernières semaines. L’attention du marché se porte un peu vers la “grande” récolte qui arrivera sur le marché à partir d’octobre/novembre. On espère que les conditions météo se normaliseront entre-temps, tout comme la production. Un élément négatif supplémentaire est l’inquiétude liée à la baisse de la consommation de chocolat. Le mois dernier, Barry Callebaut, le premier transformateur de fèves de cacao au monde, a signalé sur la base des chiffres de l’agence d’étude de marché Nielsen que les ventes mondiales de chocolat avaient régressé de 2% au cours de la période de neuf mois qui s’est clôturée en mai dernier. Le recul était particulièrement marqué sur le continent américain (-3,3%), mais tout aussi net en Asie (-2,1%) qu’en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique (-1,2%).
La transformation des fèves de cacao atteint des sommets. L’European Cocoa Association (ECA) a fait savoir que près de 325.000tonnes de fèves de cacao avaient été transformées en Europe, au 2etrimestre. C’est 4,9% de plus qu’il y a un an, et le chiffre le plus élevé en cinq ans! Il y a plusieurs explications à ce phénomène. Les fèves de cacao sont transformées en beurre de cacao, l’écart de prix entre les deux déterminant dans quelle mesure il est intéressant de procéder à la transformation. Or les marges sont actuellement assez élevées, car les stocks de beurre de cacao sont plutôt bas. Un autre élément est la structure du cours des contrats à terme. Le cacao se trouve actuellement en situation de déport (backwardation): les contrats à terme qui arrivent à échéance plus tard sont moins chers. Il est dès lors moins intéressant de stocker des fèves de cacao qui perdent leur valeur avec le temps, et partant, préférable de les transformer en beurre. Le déport signifie également que l’on paie une prime pour une livraison immédiate. Après des récoltes décevantes, les réserves ont baissé. L’autre joker concernant le cacao est le phénomène La Niña, l’inverse d’El Niño. Le Climate Prediction Center américain estime à 55 à 60% la probabilité que La Niña se développe dans l’hémisphère nord au cours de l’hiver prochain. Cela pourrait entraîner de fortes précipitations dans le sud-est de l’Asie et une sécheresse extrême au Brésil.
Trois turbos
La situation de déport est cependant une bénédiction pour les investisseurs en contrats à terme, soit directement par le biais de produits à levier, soit indirectement par voie de trackers. Commerzbank propose actuellement 3turbos longs sur le cacao. Ils sont cotés sur Euronext et ont pour valeur sous-jacente le contrat à terme pour livraison en septembre coté en USD. Attention cependant à la volatilité élevée du cours du cacao. Ainsi, lors de la première journée de transactions d’août, l’écart entre le cours le plus élevé et le plus bas a atteint 4%. Dans le cas du turbo, ces variations sont encore beaucoup plus élevées compte tenu du levier.
Cacao Future Turbo long (risque réduit)
Code ISIN : DE000CK4YWU7
Devise : EUR
Niveau de financement : 2205,79
Cours de référence : 2889,5
Barrière désactivante : 2270
Levier : 4,2
Cours : 6,07/6,1
Ce turbo long est le plus défensif du lot avec un écart de 27% entre la barrière désactivante et le cours de référence.
Cacao Future Turbo long (risque moyen)
Code ISIN : DE000CN6KS04
Devise : EUR
Niveau de financement : 2412,99
Cours de référence : 2889,5
Barrière désactivante : 2480
Levier : 6
Cours : 4,23/4,26
Dans le cas de ce turbo long, l’écart entre le cours actuel du cacao et la barrière désactivante retombe à 16,5%.
Cacao Future Turbo long (risque élevé)
Code ISIN : DE000CZ7DM44
Devise : EUR
Niveau de financement : 2623,66
Cours de référence : 2889,5
Barrière désactivante : 2700
Levier : 10,8
Cours : 2,34/2,37
C’est le turbo long le plus agressif de la gamme, avec une barrière désactivante qui se situe près de 7% sous le cours actuel du cacao.
Dérivés
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