Anticiper le redressement du cours de Volkswagen
A court terme, la volatilité va rester élevée.
Le scandale du ” dieselgate ” – des voitures du groupe Volkswagen ont été équipées d’un logiciel destiné à contourner les normes d’émission – fait les choux gras de la presse ces jours-ci. Pour les investisseurs, il importe surtout d’établir si la perte de valeur de marché est proportionnelle aux dommages possibles à court et long termes pour le groupe.
Deux types d’actions
Les investisseurs attentifs auront sans doute déjà remarqué la présence de deux types d’actions Volkswagen sur le marché. Outre les 295,1 millions d’actions ordinaires (ticker VOW), 180,6 millions d’actions préférentielles (ticker VOW3) sont également en circulation. Les actions préférentielles ont été émises pour compenser l’inconvénient d’un flottant limité (nombre d’actions librement négociables). L’idée trouve son origine dans la structure de l’actionnariat. Les actions préférentielles ne sont assorties d’aucun droit de vote, mais bénéficient d’un dividende légèrement plus élevé. Elles s’échangent quelques euros sous le prix des actions ordinaires et sont incluses dans l’indice boursier allemand DAX. Actions préférentielles et ordinaires combinées, Volkswagen affiche actuellement une valeur boursière de 47,6 milliards EUR.
Un peu plus de la moitié des droits de vote (50,7%) sont entre les mains de Porsche Automobil Holding (PAH). La part du holding atteindra bientôt 52,2%, le groupe japonais Suzuki ayant annoncé au début de la semaine la vente de sa participation de 1,5% dans Volkswagen à PAH. Le land allemand de Basse-Saxe détient 20% également des droits de vote, et Qatar Holding 17%. Depuis l’éclatement du scandale il y a près de deux semaines, Volkswagen a perdu environ 30 milliards EUR en valeur boursière. Mais il faut savoir que Volkswagen s’échangeait déjà à ce moment à environ 30% de son plus-haut de mars-avril. Ces six derniers mois, ce sont donc plus de 75 milliards EUR de capitalisation boursière qui sont partis en fumée, dont environ 40% en raison du dieselgate.
Pas de scénario catastrophe
Des chiffres hallucinants, mais on peut se demander dans quelle mesure ils reflètent les dommages économiques réels. A mesure que le scandale s’étendait, les scénarios catastrophes se sont multipliés pour Volkswagen (VW). Certains ont prétendu que le groupe ne pourrait plus se financer sur les marchés des crédits, d’autres que les amendes prendraient des proportions gigantesques. La pratique apprend cependant que le préjudice pour l’image de l’entreprise, de même que les amendes, coûtent finalement souvent moins cher qu’estimé. Plusieurs constructeurs ont été rappelés à l’ordre ces dernières années. En 2009-2010, Toyota a été confronté à plusieurs actions de rappel de véhicules à grande échelle. Ford et Hyundai/Kia se sont également vu infliger des amendes en raison d’une consommation réelle nettement plus élevée qu’annoncé. Mais les conséquences réelles de ces scandales se sont jusqu’ici révélées nettement moins lourdes qu’envisagé au départ, et nous pensons que ce sera également le cas pour le dieselgate.
VW a déjà mis de côté 6,5 milliards EUR à titre de provisions pour les frais liés au scandale. Il est à peu près acquis que l’ensemble des coûts pour le rappel de 11 millions de véhicules et leur remise aux normes, les frais judiciaires et l’atteinte à l’image de marque excéderont ce montant. Il est pour l’heure impossible de dire dans quelle mesure. Les analystes tablent sur 11 milliards USD (10 milliards EUR). Notons que le géant pétrolier BP ne sait toujours pas, 5 ans après les faits, combien lui coûtera au total la catastrophe dans le golfe du Mexique. Il est un fait que la Bourse a d’ores et déjà intégré un scénario très négatif.
Quoi qu’il en soit, la volatilité va rester élevée à court terme. Pour les investisseurs en produits à effet de levier, il importe donc de maintenir une distance suffisante entre la barrière désactivante et le cours de référence. BNP Paribas Markets propose 5 turbos longs sur VW avec des leviers compris entre 1,66 et 6,51. GS Markets propose 8 turbos longs et il est également possible de se tourner vers ING pour 2 sprinters longs.
Volkswagen turbo long (risque réduit)
Code ISIN: NL0011410030
Devise: EUR
Niveau de financement: 50,01
Cours de référence: 97,89
Barrière désactivante: 60
Levier: 2,03
Cours: 4,74/4,76
Ce turbo long émis par GS Markets a pour valeur sous-jacente l’action préférentielle de VW. L’écart entre le cours de référence et la barrière désactivante s’élève à 63%, le risque étant ainsi très limité. Le rendement potentiel est cependant deux fois plus élevé que celui de l’action.
Volkswagen turbo long (risque moyen)
Code ISIN: NL0011433701
Devise: EUR
Niveau de financement: 73,51
Cours de référence: 97,89
Barrière désactivante: 79
Levier: 4
Cours: 2,38/2,4
Dans cet exemple, l’écart entre le cours de VW et le niveau de la barrière désactivante est retombé à près de 24%. Le risque est ainsi moyen, alors que le levier est assez élevé pour réaliser des profits très intéressants en cas de redressement du cours.
Une autre option : prendre comme valeur sous-jacente non pas VW, mais Porsche. L’action Porsche a perdu proportionnellement presque autant de terrain que celle de VW, et se retrouve à son niveau d’octobre 2011 alors que le constructeur n’a aucun lien avec l’affaire sur le plan opérationnel. En revanche, la valeur de la participation dans VW s’est bien entendu effondrée. BNP Paribas Markets propose 3 turbos longs ayant Porsche comme valeur sous-jacente.
Porsche turbo long (risque réduit)
Code ISIN: NL0009067156
Devise: EUR
Niveau de financement: 20,157
Cours de référence: 38,36
Barrière désactivante: 23
Levier: 2,16
Cours: 2,07/2,1
Ce turbo long est le plus défensif du lot avec un écart de près de 67% entre le cours actuel de Porsche et la barrière désactivante. Pour ceux qui sont prêts à prendre plus de risques, il existe encore deux turbos avec des leviers de 4,15 et 6,48.
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