Danny Reweghs
Année boursière 2023: le printemps sera décisif
Bien que nous n’y souscrivions pas totalement, un scénario dans lequel soit l’inflation resterait trop élevée et les taux longs ne pourraient reculer que dans une mesure limitée, soit les bénéfices des entreprises s’effondreraient, ne peut être exclu. Les trois ou quatre prochains mois devraient nous permettre d’y voir plus clair.
Difficile de qualifier de réjouissante l’année boursière qui s’achève, même si elle ne fut pas désastreuse et si elle fut heureusement loin de ressembler à 2008. Que nous réserve 2023? Nous affirmions récemment qu’il ne faudrait pas attendre longtemps pour savoir si le mouvement entamé au début de 2022 n’avait été qu’éphémère, ou si les cours allaient remonter davantage encore.
Rappelons que ce n’est pas la première correction sévère à laquelle nous assistons depuis 2009 et le début de la hausse séculaire de Wall Street. Une référence majeure dans ce domaine est la moyenne à long terme (moyenne sur 200 jours), dont la tendance reste orientée à la hausse et au-delà de laquelle les chiffres demeurent. Après être tombé aux environs de cette moyenne (zone des 3.500-3.600 points) en octobre 2022, l’indice Standard & Poor’s 500 a opéré un redressement. Sur les 14 dernières années, la moyenne a été pour l’indice un point d’appui important à quatre reprises: à l’été 2011 (perte de la note de solvabilité la plus élevée par les Etats-Unis; crise de la dette), au printemps 2016 (crise de la croissance en Chine), au début de 2019 (mise en place par Donald Trump de barrières commerciales contre la Chine) et au printemps 2020 (crise sanitaire; notons que lorsque la pandémie a éclaté, l’indice est resté pendant quelques semaines inférieur à cette moyenne).
Tant que la situation ne changera pas, nous considérerons qu’une nouvelle phase ascendante nous attend au cours des 12-18 prochains mois; ce qui signifie que de (belles) opportunités d’achat sont actuellement disponibles et que Wall Street pourrait battre de nouveaux records. Pour autant du moins que l’inflation n’augmente plus avant quelques années, que les taux longs continuent de baisser et que les banques centrales (Réserve fédérale, puis Banque centrale européenne) puissent “suspendre” leurs relèvements de taux.
Autre scénario
Voici donc le scénario que nous privilégions. Nous observons néanmoins depuis le début de 2022 une nette tendance à la baisse à court terme, que caractérisent des sommets plus bas et des creux plus profonds. Si le S&P 500 devait plonger davantage encore qu’en octobre, il crèverait irrémédiablement la moyenne sur 200 jours. Nous ne pouvons donc exclure un scénario moins agréable, dans lequel soit l’inflation resterait trop élevée et les taux longs ne pourraient reculer que dans une mesure limitée, soit les bénéfices des entreprises s’effondreraient.
Les trois ou quatre prochains mois devraient nous permettre d’y voir plus clair. Après les semaines en demi-teinte sur lesquelles s’est achevée l’année, nous sommes optimistes au sujet des premiers mois de 2023. Mais seule une vigoureuse percée du S&P 500 au-dessus de 4.300 points nous autoriserait à affirmer que la tendance haussière à long terme va réellement se poursuivre, et éventuellement se diriger vers les 5.000 points, voire plus.
Stratégie
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