Anglo-Eastern Plantations: la compétitivité de l’huile de palme
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Vous êtes désormais plus positifs concernant Sipef. Est-ce également le cas pour AEP?”
Nous avons vendu en mai Anglo-Eastern Plantations (AEP), pour 520 pence l’action. Le mépris affiché par Lim Siew Kim (51,85% des actions) envers les petits actionnaires est inqualifiable. AEP fait l’objet d’une gestion extrêmement conservatrice qui, si elle se justifie dans le secteur de l’agriculture tropicale, très volatil, a ses limites. Malgré une trésorerie nette robuste (57-111 millions de dollars ces dernières années; 130-250 pence par action), AEP a toujours versé un dividende dérisoire. Son argument: son expansion rapide, et les 45.000 ha restant à planter, pour un coût de 450 millions de dollars. Il avait promis d’augmenter le dividende à mesure que les plantations deviendraient plus matures. Mais l’expansion ne dépasse désormais plus 2.000 ha par an, la superficie à planter a été diminuée à 22.000 ha et le dividende n’est toujours pas relevé. La très faible valorisation est donc logique, d’autant que de graves difficultés frappent le marché de l’huile de palme cette année. Après six mois, la production propre de fruits de palme a baissé de 1%, à 470.300 t, malgré l’augmentation à 61.138 ha (+5%) en un an de la superficie des plantations matures. La production d’huile a chuté de 8,4%, à 177.500 t; le 1er trimestre s’était achevé sur un recul de 4%, à 88.100 t. Le prix moyen de l’huile s’est établi à 527 dollars la tonne au 1er semestre (-20,3% en un an). Le chiffre d’affaires consolidé a cédé 26,6%, à 97,9 millions de dollars. Le bénéfice net s’est effondré, de 16,2 à 0,3 million de dollars, revalorisation positive des plantations (1,4 million) comprise. La trésorerie nette est passée de 104,5 millions mi-2018 à 84 millions désormais. La superficie plantée a augmenté de 1.800 ha, à 70.503 ha (69.792 fin 2018) en 12 mois. Le titre est tombé à 430 pence à l’annonce des semestriels. Il s’est légèrement redressé depuis, et ce n’est sans doute pas fini. Dès lors, et compte tenu de la faiblesse de la valorisation, nous conserverions les positions (rating 2A). Les acquisitions qui surviendront tôt ou tard dans le secteur pourraient donner un coup de fouet à l’action et déboucher sur de meilleures opportunités de vente. Nous croyons en la compétitivité de l’huile de palme sur le marché des huiles végétales et accentuons notre position dans Sipef, bien mieux gérée.
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