Acheter sucre et café
Le café et le sucre se sont très bien comportés l’an passé, mais les investisseurs prennent désormais leurs bénéfices.
Café: craintes pour la consommation
Le cours du café a bondi de 75% en 2021. Le mouvement s’est arrêté à 2,6 dollars la livre en février, un montant toujours bien inférieur au record (3 dollars) atteint en 2011. Premier fournisseur d’arabica, le Brésil a subi sa pire sécheresse depuis au moins 100 ans, ainsi que plusieurs périodes de gel; la production y a donc chuté de 36%. Elle devrait s’améliorer cette année, mais les exportations ne renoueront toujours pas avec leurs niveaux d’antan. En Colombie, deuxième fournisseur d’arabica, la production est restée inférieure à la normale. Le stock mondial d’arabica est par conséquent tombé, début 2022, à son niveau le plus bas en 22 ans. Certes parti d’un plancher historique, le réal a gagné 15% face au dollar au 1er trimestre, or un réal fort soutient le prix du café. Sa progression ralentit ceci dit légèrement depuis quelques semaines. Le marché craint en outre un recul de la demande, en raison des menaces croissantes de récession. Le café se négocie dès lors 15% en deçà de son sommet de février. Acheter sous les 2 dollars.
Sucre: nouveau déficit en 2022
Porté par la météo en Amérique du Sud et par l’évolution du réal, le sucre s’est enchéri de 36% en 2021, et a poursuivi sur sa lancée au cours des premiers mois de 2022. Il n’avait pas été aussi onéreux depuis 2016. Son cours est très corrélé à celui du pétrole puisque plus l’or noir est cher, plus les volumes de sucre brut transformé en éthanol (biocarburant) sont élevés – au détriment des quantités de sucre raffiné disponibles.
Le prix du sucre est récemment passé sous la barre des 19 cents la livre, en raison du tassement du réal, de la baisse du prix du pétrole et du relèvement, par le ministère de l’agriculture, du chiffre de la récolte prévisionnelle pour cette année. Les exportations augmenteront également en glissement annuel. L’Inde, deuxième producteur, et la Thaïlande, deuxième exportateur, devraient elles aussi récolter davantage en 2022. L’Organisation internationale du sucre prévoit toujours un déficit de l’offre, mais dans une mesure moindre qu’en 2021. Chaque correction significative du cours est donc l’occasion d’acquérir de nouvelles positions.
Dérivés
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici