Ablynx toujours plus prometteur

Digne d’achat (mais tenir compte du risque)

La semaine dernière, la société biotech gantoise Ablynx a annoncé un nouvel accord exceptionnel avec le groupe américain Merck & Co, qui renforce l’accord annoncé début 2014 dans le domaine des immunothérapies contre le cancer, une nouvelle approche de la lutte contre le cancer consistant à réactiver le système immunitaire par la modulation des protéines. Les cellules cancéreuses exploitent ces protéines pour se ” cacher ” du système immunitaire. Le nouvel accord comporte 12 programmes pour la découverte et le développement de plusieurs nanocorps contre des protéines déterminées – les checkpoints immunologiques – qui sont des cibles éventuelles pour les immunothérapies cancéreuses. Ablynx percevra un paiement préalable de 13 millions EUR et une indemnité pour les coûts de recherche des quatre prochaines années. Les paiements intermédiaires peuvent atteindre 340 millions EUR par programme ou 4,1 milliards EUR au total, avec, de surcroît, des royalties en cas de commercialisation. Le nouvel accord vient s’ajouter aux 5 programmes lancés l’an dernier à des conditions comparables. Naturellement, les 17 programmes ne déboucheront pas tous sur une commercialisation. Mais même si seuls quelques produits sont concernés, il est évident que cette transaction peut soutenir largement le pipeline clinique à long terme – au moins 5 ans – et donc la valeur de marché d’Ablynx (actuellement 750 millions EUR). L’immunothérapie est considérée comme ” the next big thing ” dans la lutte contre le cancer, avec un potentiel de marché estimé entre 30 et 35 milliards USD à l’horizon 2025. Actuellement, seuls quelques produits sont sur le marché, dont Keytruda de Merck, un médicament contre le cancer avancé de la peau, qui a reçu l’aval aux USA en septembre 2014, et a déjà réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 193 millions USD au 1er semestre. Merck entrevoit surtout le potentiel des thérapies de combinaison avec les (petits) nanocorps flexibles. L’actualité positive est surtout épinglée par les investisseurs anglosaxons. Plus tôt ce mois, nous avons appris qu’avec Oppenheimer, l’un des plus grands gestionnaires de fonds, un septième fonds anglosaxon a déjà dépassé le seuil de 3% de participation dans Ablynx. Les 12 à 18 prochains mois seront particulièrement intéressants. A l’automne, caplacizumab, pour le traitement de la TTP, maladie du sang fatale, entrera en phase III d’étude, dont les résultats sont attendus fin 2017. Nous prévoyons également une actualisation de la stratégie commerciale à appliquer pour caplacizumab, pour lequel une demande d’approbation temporaire sera introduite au 1er semestre 2017. Le médicament pourrait être commercialisé en 2018. Au 1er semestre 2016, les résultats d’une étude de phase IIa (35 patients) suivront avec ALX-0171, le premier nanocorps inhalé pour le traitement des infections pulmonaires causées par le RSV chez les jeunes enfants. Enfin, deux études de phase II ont démarré avec ALX-0061 contre les rhumatismes, dont les résultats sont attendus au 2e semestre 2016, et qui formeront la base d’une décision, par le partenaire AbbVie, pour la mise en licence ou non d’ALX-0061. Prochainement, une 3eétude de phase II démarrera pour ALX-0061 contre le lupus (résultats en 2018). Au niveau des opérations de partenaires, cette année, on attend les résultats d’une étude de phase Ib avec Merck-Serono avec ALX-0761 contre le psoriasis, et d’éventuelles nouvelles études cliniques.

Conclusion

Cette transaction étendue avec Merck, le vif intérêt des géants pharmaceutiques pour la technologie des nanocorps, le pipeline étoffé, la position financière solide et l’actualité positive attendue sont autant d’arguments nous incitant à passer un ordre d’achat pour notre portefeuille. Ceci dit, nous tenons également compte de la volatilité et du risque supérieur aux prévisions, propres au secteur biotechnologique.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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