Ablynx et GDF Suez
Etes-vous toujours positifs à l’égard d’Ablynx après la sortie de la GIMV, pourtant un actionnaire de la première heure ?
Il est effectivement étonnant que la GIMV prenne congé de l’entreprise biotechnologique Ablynx (7,5 EUR; NYSE Euronext Bruxelles) aujourd’hui. Ablynx a finalisé fin septembre la plus importante opération de son histoire avec le contrat conclu avec AbbVie sur la poursuite du développement de l’ALX-0061, contre un paiement d’avance de 175 millions USD. Sur un total de 48,5 millions d’actions en circulation, la GIMV a vendu 4,8 millions d’actions ces dernières semaines, étouffant dans l’oeuf la hausse de cours déclenchée par le deal AbbVie. Présente dès la naissance d’Ablynx en 2001, la Gimv n’a cessé d’aider l’entreprise au fil des différentes opérations de financement qui en ont fait une entreprise d’une capitalisation boursière de 370 millions EUR pour 25 programmes actifs dont six nanocorps en phase d’études cliniques. Dégager des liquidités pour de nouveaux investissements en liquidant des positions existantes relève cependant du coeur du modèle d’affaires d’un holding comme la GIMV. Depuis décembre 2012, les investisseurs de la première heure ont vendu un total de 11,3 millions d’actions, dont 8 millions pour la GIMV. Malgré ce courant vendeur, l’action a progressé de près de 70% durant cette même période, même si elle n’est pas parvenue – pour le moment – à franchir le cap des 8 EUR. Un point positif est l’arrivée de Biotech Value Partners, un spécialiste américain des investissements à long terme dans les biotechnologies qui a acquis 1,7 million d’actions (3,5% du capital) après le deal avec AbbVie. L’encre de notre précédent article n’était pas encore sèche qu’Ablynx annonçait une extension de la collaboration existante avec Merck Serono. Ablynx touchera 11,5 millions EUR et Merck Serono financera pendant quatre ans une équipe de recherche Ablynx dans l’optique de développer au moins quatre nouveaux nanocorps. Ablynx collabore avec Merck Serono depuis 2008 et cette collaboration a débouché sur un premier candidat clinique (ALX-0761; maladies inflammatoires) début 2013. Ablynx a également signalé que le CEO Edwin Moses serait remplacé à la présidence du Conseil d’administration par l’expérimenté Docteur Peter Fellner ; une évolution positive. Enfin, Ablynx a annoncé à la surprise générale un deal relatif à la concession en licence de l’ALX-0141 – nanocorps anti-RANKL contre les maladies des eaux – au groupe chinois Eddingpharm. Ablynx recevra 2 millions EUR d’avance et aura droit à des paiements d’étapes et des royalties à deux chiffres sur les ventes en Chine en cas de commercialisation (avant 2020). La succession de bonnes nouvelles se poursuit chez Ablynx. Même si le timing aurait pu être meilleur et si l’opération aurait pu être plus étalée dans le temps, la sortie de la GIMV ne modifie en rien le potentiel de l’action à plus long terme. Nous restons fidèles à notre avis d’achat pour les investisseurs conscients des risques qu’impliquent les biotechnologies (1C).
UBS a récemment remis en doute la capacité de GDF Suez à continuer à verser un dividende brut de 1,50 EUR par action. Partagez-vous cette inquiétude et modifiez-vous votre avis ?
GDF Suez (18,30 EUR; ticker GSZ sur NYSE Euronext Paris) distribue un dividende brut de 1,50 EUR par action depuis 2010. Cette année, un dividende intérimaire brut de 0,83 EUR par action sera versé le 20 novembre (date ex-dividende : 15 novembre). Le dividende final, qui s’est toujours élevé à 0,67 EUR brut par action ces dernières années, suivra fin avril 2014. à plus long terme, le versement d’un dividende n’est tenable que dans la mesure où l’entreprise génère des bénéfices nets suffisamment élevés. En 2012, GDF Suez a enregistré un bénéfice net d’à peine 0,68 EUR par action, notamment en raison d’énormes – total de 2 milliards EUR – dépréciations actées sur des centrales au gaz déficitaires. Entre 2009 et 2011, le bénéfice net s’élevait en moyenne à 1,98 EUR par action. Mais les résultats récurrents sont en train d’atteindre leur plancher et à l’occasion de la publication des résultats semestriels pour 2013, GDF Suez a indiqué qu’elle prévoyait un bénéfice net récurrent du côté supérieur de la fourchette de 3,1 à 3,5 milliards EUR (soit 1,34 à 1,52 EUR par actions) pour 2013. Le groupe tente d’amortir la baisse des cash-flows en Europe en misant sur les nouveaux marchés émergents – surtout en Asie et en Amérique latine – et par un plan d’économies (au moins 200 millions EUR par an jusqu’en 2015). En outre, le géant de l’énergie travaille à un plan de désinvestissement de 10 milliards EUR et à une réduction de l’endettement net à 30 milliards EUR, soit moins de 2,5 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA). Pour ces prochaines années, GDF Suez mise pleinement sur le développement du LNG, tout en maintenant ouvertes les options nucléaires. Il ne faut pas escompter de fort redressement du bénéfice de GDF Suez tant que le marché européen de l’électricité restera dans le creux de la vague. En attendant, le risque d’une baisse du dividende continuera à planer, mais ce scénario reste peu probable à nos yeux. Nous confirmons l’avis ” à conserver ” (3B).
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