A fond sur la pédale de freins
Cette année, le marché mondial des véhicules semble avoir amorcé un virage à 180 degrés.
Au cours de la période comprise entre 2008 et 2013, nous avons connu six années successives de baisse des ventes de nouvelles voitures sur le marché automobile européen. Une évolution unique et à la fois inquiétante pour les constructeurs automobiles européens, qui les a progressivement contraints à partir en quête de croissance dans les marchés émergents, plus prometteurs, la Chine en tête. En 2015, ce marché mondial des véhicules semble avoir amorcé un virage à 180 degrés. En juillet par exemple, le nombre de nouveaux véhicules vendus affichait une hausse de 7,4% par rapport au même mois l’an dernier. Cette évolution confirmait celle affichée les six premiers mois, où la croissance moyenne, pour l’Union européenne, est ressortie à 9%. Aux Etats-Unis également, le marché automobile a continué sur la voie de la reprise. Dans la mesure où le redressement s’y était amorcé plus tôt que chez nous, le rythme de progression (4%) du 1er semestre est logiquement légèrement plus lent.
Les problèmes se concentrent au niveau des pays émergents : les ventes de véhicules personnels ont reculé de 2,5% en juillet en Chine, et Ford Motor anticipe notamment un repli des ventes automobiles en Chine pour la première fois depuis 2008. La plupart des estimations font encore état d’une légère progression. Compte tenu de sa croissance spectaculaire (en 2005 et 2010, p. ex., 24% par an !), la Chine est devenue, et de loin, le premier marché automobile du monde. L’an dernier, avec 19,7 millions de véhicules personnels vendus, elle a flirté avec le cap des 20 millions, ce qui représente à peu de choses près le total annuel des ventes européennes (12 millions) et américaines (8 millions) de nouvelles voitures. A titre de comparaison : en 2010, les ventes de nouveaux véhicules personnels chinois atteignaient encore 13,7 millions. Le ralentissement actuel du marché automobile chinois est donc une préoccupation pour le secteur. Ces derniers mois, les stocks de voitures ont considérablement augmenté, menaçant la Chine d’une guerre des prix. Le repli est encore plus marqué dans deux autres pays BRIC : au 1er semestre, les ventes de nouveaux véhicules au Brésil ont reculé de 20%, et en Russie de 36%. La situation de récession économique ailleurs dans le monde fait également pression sur les ventes automobiles.
A nouveau bon marché
Au cours des 4 derniers mois (entre avril et juillet), les actions des constructeurs automobiles ont donc connu une sensible baisse. Leurs lourds investissements visant à accroître le chiffre d’affaires dans les pays émergents n’ont en effet pas porté les fruits espérés. La plupart des groupes se montrent donc prudents par rapport au 2e semestre en marge de la publication de résultats semestriels corrects, voire bons. Tous pointent du doigt les conditions de marché ” difficiles ” en Chine, au Brésil et en Russie.
Nous pensons cependant que l’actualité défavorable en provenance des marchés émergents est progressivement intégrée dans la valorisation des actions européennes. C’est particulièrement vrai pour Volkswagen : l’action est actuellement (très) bon marché. C’est pourquoi nous y consacrons la rubrique Flash de cette semaine, avec un relèvement de conseil et un ordre d’achat pour le portefeuille modèle.
Stratégie
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