2019, année étincelante pour le minerai de fer
Après l’excellente performance enregistrée sur l’année écoulée, le cours pourrait baisser sur fond d’augmentation de l’offre et de demande moindre. Mais tous les analystes ne s’accordent pas sur le scénario à privilégier.
Début 2019, la rupture d’un de ses barrages brésiliens a contraint Vale d’interrompre la production pendant plusieurs mois, alors que d’autres acteurs importants comme Rio Tinto et BHP Billiton n’étaient pas en mesure de suppléer. Toutes les conditions étaient réunies pour une hausse des cours: en été, pour la première fois depuis début 2014, le prix de la tonne de minerai ayant une teneur en fer de 62% (norme de référence internationale) a dépassé la barre des 120 dollars. Sur l’ensemble de 2019, le prix de référence a augmenté de 27%; depuis quelques semaines, il fluctue entre 90 et 100 dollars. Les problèmes côté offre sont maintenant résolus et les inquiétudes suscitées par la conjoncture mondiale et la baisse prévue de la production d’acier chinoise, notamment du fait de la diminution des ventes de voitures, sont défavorables à la demande de minerai de fer.
Un consensus globalement négatif
L’Etat d’Australie-Occidentale, où se concentre la majorité des mines de minerai de fer, prévoit une baisse du prix moyen du minerai de fer à 63 dollars en 2020, pour une offre mondiale en hausse de 3,6% en raison surtout de la reprise de la production brésilienne (Vale table sur 340-355 millions de tonnes produites en 2020 et 375-395 millions en 2021, contre 307-332 millions en 2019). Citigroup escompte également un excédent toujours croissant dans les années à venir et un repli progressif du prix du minerai de fer à 60 USD d’ici fin 2020. Morgan Stanley a même placé le minerai de fer en tête de la liste des matières premières les moins bien orientées pour 2020.
Quelques optimistes
A l’inverse, Macquarie Wealth Management a le mois dernier a revu ses prévisions en matière d’offre: d’un léger excédent, l’australien anticipe un déficit de 30 millions de tonnes en 2020, pointant du doigt la demande toujours élevée en Chine (1,07 milliard de tonnes de minerai de fer importées en 2019, proche du niveau record de 2017, et hausse de 11,8% des importations en décembre) Les stocks chinois ont considérablement diminué et doivent être reconstitués, ce qui étaye les prix. De plus, la météo défavorable ralentit le redressement au Brésil. Les producteurs de minerai de fer tels que Rio Tinto, BHP Billiton, Vale et Fortescue Metals font cependant preuve d’une belle résilience; à un coût de production moyen de 10 à 15 dollars, les marges demeurent très élevées, même si les cours baissent.
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