Pétrole brut : la prime géopolitique

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Les tensions géopolitiques déterminent aujourd’hui plus que jamais le cours du pétrole brut. En cas d’escalade, la barre des 100 dollars le baril pourrait rapidement être franchie. Les positions longues sont toutefois à éviter.


Le prix du baril de pétrole brut (WTI) est passé de moins de 70 dollars à fin 2023 à près de 90 dollars début avril. Le Brent a connu une évolution similaire – et ce, malgré les inquiétudes concernant une récession, qui briderait la demande.

Ces dernières semaines, toutefois, la géopolitique dicte le cours des marchés pétroliers, qu’il s’agisse des attaques de drones ukrainiens sur des raffineries russes ou de l’escalade des tensions entre Israël et l’Iran, troisième producteur de l’Opep (plus de 3 millions de barils par jour).

Du côté de la demande, l’économie chinoise a été plus dynamique que prévu ; or, la Chine est le premier consommateur de pétrole brut. L’Opep estime que 2,25 millions de barils supplémentaires par jour seront nécessaires en 2024. Plus prudente, l’Agence internationale de l’énergie table sur 1,2 million de barils. Du côté de l’offre, plusieurs producteurs non membres du cartel (Etats-Unis, Canada, Brésil…) vont augmenter leurs capacités.

Plus de positions longues

Les événements géopolitiques ont la capacité de remettre en question l’analyse fondamentale. C’est surtout vrai pour le pétrole, essentiel pour l’économie mondiale. En l’absence de perturbation majeure de l’offre, une nouvelle hausse des prix vers 100 dollars est peu probable. Mais sur les marchés à terme, les positions longues sur le pétrole brut et les carburants n’ont jamais été aussi élevées depuis quatre ans. Si une escalade des tensions vient compromettre les approvisionnements, la barre des 100 dollars pourrait rapidement être franchie.

Nous attendons de voir comment les choses évoluent avant de prendre de nouvelles positions longues sur le pétrole. Des bénéfices (partiels) peuvent être pris sur les positions existantes. Miser sur une baisse des prix ne semble pas non plus judicieux dans cette poudrière géopolitique.

Ceux qui souhaitent tout de même se positionner doivent veiller à la structure des prix des contrats à terme, déterminante pour les rendements. Le WTI et le Brent sont actuellement en déport : les contrats à échéance longue sont moins chers, si bien que le renouvellement d’une position longue (par exemple via des trackers ou des produits à effet de levier) permet d’obtenir un rendement positif. Logiquement, l’inverse vaut pour les positions courtes (trackers inversés, par exemple).


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