Les marchés émergents redeviennent attractifs: 5 raisons d’investir

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Après des années de sous-performance, les actions des marchés émergents semblent retrouver grâce aux yeux des investisseurs ; depuis le début de l’année, l’indice MSCI Emerging Markets a gagné près de 20%. Cinq facteurs expliquent cette hausse.

1. Des valorisations attrayantes

Les marchés émergents affichent généralement des valorisations inférieures à celles des marchés développés. Le ratio cours/bénéfice (C/B) moyen s’établit aujourd’hui à environ 13 fois les bénéfices attendus, contre 22 pour les actions américaines. Cet écart de valorisation structurel n’est pas nouveau : les actions émergentes sous-performent depuis des années. Il est toutefois plus important que d’habitude, principalement parce que le ratio C/B des actions américaines est aujourd’hui supérieur d’environ un tiers à la moyenne à long terme.

Un rattrapage est toutefois possible si les marchés émergents maintiennent ou accélèrent leur trajectoire de croissance. La Chine joue également un rôle clé. L’empire du Milieu connaît, depuis peu, un redressement tiré par l’innovation en matière d’intelligence artificielle et des mesures de relance budgétaire. À 11 fois les bénéfices attendus en moyenne, les valorisations sont intéressantes. Des défis structurels persistent (pensons à l’endettement du secteur immobilier et aux tensions géopolitiques), mais le gouvernement a pris des mesures pragmatiques pour favoriser la reprise, qui pourrait doper l’ensemble de la sphère émergente.

L’Argentine, cancre de 2025

Entre début janvier et fin août, l’indice MSCI Argentina a cédé 12,50%, contrastant avec le bond de 66% en 2024, porté par l’enthousiasme pour la politique libertarienne peu orthodoxe du président Javier Milei et ses réformes de la fonction publique. Mais la défaite cuisante enregistrée par le président lors des élections intermédiaires dans la province de Buenos Aires a effrayé les investisseurs. En outre, l’inflation, fortement réduite depuis deux ans, repart à la hausse depuis le printemps. Le peso argentin connaît un sort inverse et a récemment perdu 4%.

Javier Milei pourra-t-il pérenniser le miracle économique, alors que le chômage et la pauvreté ont augmenté ? Pour lui, c’est un mal nécessaire, alors que le pays doit se remettre de décennies de politique socialiste. Toujours est-il que le cas argentin illustre la difficulté à choisir le bon moment pour investir dans les marchés émergents. Une bonne diversification géographique s’impose.

2. La faiblesse du dollar

Le plongeon du dollar américain, cette année, accroît l’attrait des investissements étrangers dans les marchés émergents. Un dollar plus faible réduit en outre le poids de la dette pour de nombreuses entreprises et gouvernements émergents, qui se financent souvent en billets verts. Ces derniers vendent aussi souvent leurs produits et matières premières en dollars, si bien que la dépréciation de la monnaie internationale leur donne un avantage concurrentiel.

La baisse du dollar s’explique notamment par la perspective d’un abaissement des taux par la Réserve fédérale américaine, à partir de septembre. Les investisseurs pourraient vouloir troquer leurs titres du Trésor américain contre des investissements plus risqués, mais plus rentables – notamment dans la sphère émergente.

3. Avantages géopolitiques et démographiques

Les marchés émergents profitent aussi d’avantages structurels qui leur assurent un potentiel de rendement durable : une population jeune et en pleine croissance, une urbanisation rapide et une croissance économique plus dynamique, avec un taux moyen de 3,9% par an, contre 1,7% pour les économies développées.
Plusieurs secteurs, et notamment les infrastructures numériques, les énergies renouvelables, les véhicules électriques et l’inclusion financière, profitent de ces tendances à long terme. Le marché boursier chinois offre en outre une diversification remarquable par rapport aux grandes entreprises technologiques américaines. Les investisseurs qui voient plus loin que le court terme peuvent y trouver des perspectives de croissance intéressantes.

4. Diversification

Pour les adeptes de l’investissement passif, le risque lié aux marchés boursiers américains augmente du fait de la concentration toujours plus importante des grandes entreprises technologiques. Certains se sont donc mis en quête de meilleures sources de diversification, en optant notamment pour des indices américains équipondérés. D’autres mettent l’accent sur la diversification géographique, l’accès à d’autres cycles économiques et la dynamique des matières premières.

L’envol chinois
Les bonnes performances du MSCI Emerging Markets cette année sont principalement dues à la Chine, qui représente plus de 30% de l’indice. L’empire du Milieu a longtemps eu mauvaise presse, du fait de l’opacité de ses données, de l’abondance des entreprises publiques et d’une politique surtout favorable aux intérêts du parti au pouvoir. Par ailleurs, la Chine considère toujours la Russie comme un partenaire commercial phare et ne condamne pas le conflit en Ukraine, ce qui a échaudé les investisseurs institutionnels. Avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, toutefois, le marché américain perd aussi de sa fiabilité.

La Chine s’impose donc de plus en plus comme une alternative à part entière sur le plan économique et boursier. Elle joue un rôle important dans la transition climatique, en fournissant des matériaux rares et parce qu’elle est devenue le premier producteur de voitures électriques et de panneaux solaires. Exclure la Chine devient une stratégie d’investissement difficile à justifier.

Parallèlement, Beijing incite les Chinois, qui avaient surtout privilégié l’épargne et les investissements immobiliers, à se positionner sur les marchés d’actions. La Chine pourrait donc nourrir le redécollage de la sphère émergente.

5. Rendement supplémentaire

Les marchés émergents sont moins efficaces, ce qui crée des opportunités pour les investisseurs actifs. Ainsi, la croissance des véhicules électriques en Chine, les innovations fintech en Inde et l’émergence d’une classe moyenne au Brésil constituent autant de sources d’alpha (soit le rendement supplémentaire par rapport à l’indice de référence du marché).

Réévaluation en cours

Après plusieurs crus décevants, les marchés émergents ont affichent enfin des perspectives attrayantes, grâce à leurs valorisations peu élevées, la faiblesse du dollar, la reprise de la croissance chinoise, de facteurs démographiques structurels et une réallocation mondiale des capitaux. Bien sûr, des risques subsistent : ils découlent des tensions géopolitiques, mais aussi des systèmes juridiques moins solides et de la volatilité accrue. Mais les investisseurs axés sur le long terme et en quête de diversification ont tout intérêt à réintégrer un segment oublié dans leur portefeuille.

Actif ou passif ?​

Les marchés émergents sont réputés être moins efficaces, car les données disponibles sont moins fiables et le suivi des analystes n’est pas optimal. De plus, les investisseurs asiatiques spéculent souvent davantage que leurs homologues occidentaux, ce qui favorise les comportements émotionnels et instinctifs. La sphère constituerait donc un terrain idéal pour les investisseurs actifs, à même de sélectionner les meilleures entreprises grâce à des recherches approfondies.

C’est précisément ce que fait le fonds Robeco QI Emerging Conservative Equities (LU0792910217). Basé sur la stratégie Conservative Equities de Robeco, dirigée par Pim van Vliet depuis plusieurs décennies, il vise à générer des rendements plus stables avec un risque de baisse moindre sur les marchés émergents, souvent volatils et risqués, en sélectionnant des actions moins volatiles et moins sujettes aux fluctuations de cours que le marché (anomalie de faible volatilité). Robeco utilise à cet effet un modèle quantitatif qui évalue les actions en fonction de leur valorisation, de leur qualité, de leur momentum et de leur risque. Cette approche permet de constituer de manière systématique un portefeuille présentant un profil de risque favorable, sans que le gestionnaire n’ait à faire de choix subjectifs.

Le fonds est principalement exposé à la Chine (26%), Taïwan (21%), l’Inde (12%), le Brésil et la Corée du Sud. Les principales allocations sectorielles concernent les services financiers (30%), les technologies de l’information, les services de communication et les biens de consommation. Le code ISIN mentionné fait référence à la classe d’actions versant des dividendes, qui, du fait du style prudent, offre actuellement un rendement annuel d’environ 5%.

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