Le fabricant chinois de batteries de véhicules électriques CATL, numéro un mondial, s’apprête à déterminer le prix de ses actions pour son introduction en bourse (IPO). Une étape clé avant le lancement… qui aura lieu dans un contexte marqué de risques.
Le groupe chinois CATL, numéro un mondial des batteries de voitures électriques et fournisseur de nombreuses marques européennes, prépare son introduction en bourse, à Hong Kong, depuis février. Et les choses avancent, apprend Reuters auprès de sources proches du dossier.
Une première étape décisive vers l’introduction en Bourse
Une étape clé de l’introduction en Bourse à proprement parler, appelée bookbuilding, devrait débuter mardi ou mercredi de la semaine prochaine. Cette phase vise à déterminer le prix de l’action. La banque d’investissement qui accompagne l’entreprise dans son IPO invite alors des investisseurs institutionnels (comme des fonds) à soumettre des offres, en précisant le nombre d’actions qu’ils souhaitent acquérir et à quel prix. Ces indications permettent d’évaluer la demande et d’ajuster le prix de l’action en fonction des attentes du marché, avant de procéder à la mise en vente publique.
CATL espère lever cinq milliards de dollars américains grâce à cette opération. Il s’agirait alors de la plus importante IPO à Hong Kong depuis celle de Kuaishou Technology en 2021, qui avait permis de récolter 6,2 milliards de dollars. Le groupe prévoit d’utiliser les fonds pour financer la construction d’une usine en Hongrie.
Un environnement incertain
L’opération pourrait toutefois être perturbée par un contexte économique et géopolitique tendu. D’une part, les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine se sont intensifiées, avec des droits de douane réciproques désormais supérieurs à 100 %. Bien que des négociations puissent aboutir à une réduction de ces taxes, l’incertitude reste forte. Cette situation pourrait affecter les ventes de CATL, partenaire notamment du constructeur américain Ford dans le domaine des batteries. Il est notable que CATL maintienne son projet d’introduction en Bourse, là où d’autres groupes chinois, comme Shein, ont préféré le reporter.
D’autre part, le marché des véhicules électriques traverse une période de ralentissement depuis un à deux ans. L’inflation et la hausse des taux d’intérêt freinent la demande pour ces véhicules, plus coûteux et encore perçus comme contraignants en matière de recharge. Cette évolution impacte directement les fabricants de batteries, à commencer par CATL.
Mais CATL a un atout dans sa manche : la recharge ultra-rapide. Fin mars, le constructeur de VE chinois BYD (qui fabrique ses propres batteries) a annoncé une recharge plus rapide qu’un plein : une autonomie de 470 km en cinq minutes de charge. Peu après, CATL a surenchéri et annoncé une autonomie de 520 km en cinq minutes de charge.
Le contexte macro-économique et géopolitique est très variable. Reste à voir comment la situation aura évolué lorsque CATL fera finalement sonner la cloche de la Bourse d’Hong Kong.
