Les Bourses accusent le coup d’une inflation américaine plus forte qu’attendu

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Les marchés boursiers reculaient vendredi, une baisse accentuée après la publication de l’inflation aux Etats-Unis, plus forte qu’attendu, ce qui augure d’un durcissement des conditions monétaires.

Wall Street a ouvert en nette baisse: vers 14H35 GMT (15H35, heure de Bruxelles), le Dow Jones reculait de 1,04%, le S&P 500 de 1,20% et le Nasdaq de 1,53%. En Europe, après une ouverture en hausse, les indices se paraient de rouge: Paris perdait 1,07%, Francfort 1,13%, Milan 0,72% et Londres 0,20%.

L’inflation est repartie en hausse

L’inflation est repartie en hausse sur un an aux Etats-Unis, selon l’indice PCE, privilégié par la Réserve fédérale américaine (Fed). Les prix ont augmenté de 5,4% en janvier par rapport à un an auparavant. Plus notable encore pour les investisseurs, ce chiffre est nettement supérieur à leurs prévisions, qui tournaient autour de 4,9%. L’inflation du mois de décembre a aussi été revue à la hausse, à 5,3% sur un an contre 5% dans un premier temps.

Plus de pression sur la Réserve fédérale

Ces chiffres mettent davantage de pression sur la Réserve fédérale américaine qui procède à un vigoureux resserrement monétaire depuis un an pour tenter de ramener l’inflation vers sa cible des 2%. L’institution a d’autant plus les capacités de durcir l’accès au crédit en relevant ses taux directeurs, quitte à freiner l’activité économique, que celle-ci a montré des signes de solidité dans ce même rapport PCE: les revenus des ménages ont augmenté de 2%, plus forte hausse ces derniers mois, leurs dépenses suivant la même tendance à +1,8%.

“Les investisseurs sortent progressivement du déni”, note Benoit Gérard, de Natixis IM, qui souligne qu’ils ont relevé depuis plusieurs semaines leur anticipation du pic des taux directeurs de la Fed, actuellement entre 4,50% et 4,75%. Sur le marché obligataire, les taux remontaient en Europe comme aux Etats-Unis, notamment ceux pour les échéances courtes, les plus sensibles aux politiques des banques centrales.

PIB et prix du pétrole

En Europe, l’évolution du produit intérieur brut de l’Allemagne au quatrième trimestre 2022 a été revue à la baisse, à -0,4%. Boeing perdait 3,38% dans les premiers échanges à Wall Street, après l’annonce d’une nouvelle suspension de la livraison de ses appareils long-courriers 787 – déjà interrompue plusieurs mois en 2021 et 2022 pour des malfaçons-, selon l’agence américaine supervisant l’aviation.

Les prix du pétrole reculaient vers 14H20 GMT (15H20, heure de Bruxelles), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril cédait 0,23% à 82,02 dollars et celui de WTI américain à même échéance 0,34% à 75,13 dollars. Le prix du gaz naturel européen prenait 2,79% à 52,20 euros le mégawattheure.

Le dollar se renforce

Sur le marché des changes, le dollar se renforçait face aux principales autres devises vers 14H30 GMT. L’euro baissait de 0,54%, à 1,0538 dollar. La livre cédait 0,67% à 1,1939 dollar. Le yen reculait de 1,36% face au dollar, à 136,36 yens pour un dollar. Le prochain gouverneur désigné de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, a pris position en faveur la poursuite de la politique monétaire ultra-accommodante en place depuis 10 ans. Cela a aussi fait progresser la Bourse de Tokyo de 1,29%.

Le bitcoin baissait de 0,58% à 23.740 dollars.

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