Le repli de Cameco offre une opportunité d’achat
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
L’uranium a quelque peu perdu grâce aux yeux des investisseurs, ce qui se reflète dans le cours de Cameco : l’action a abandonné quelque 25% depuis son pic de décembre. Sur le plan opérationnel, toutefois, le tableau est très réjouissant.
Sur le marché au comptant, le prix de l’uranium (U3O8) a chuté à 65 dollars la livre à peine, son plus bas niveau depuis octobre 2023. L’arrivée de DeepSeek pourrait remettre en question le besoin de capacités énergétiques supplémentaires et le potentiel accord de paix en Ukraine mettra probablement un terme à l’interdiction actuelle des importations d’uranium russe – de quoi apaiser le marché du raffinage et de l’enrichissement d’uranium, très tendu depuis le début de la guerre. Ces éléments impactent toutefois bien moins le marché des contrats à long terme, resté stable ces derniers mois, à 81 dollars la livre (+ 12,5% sur un an).
En 2024, Cameco a vendu 33,6 millions de livres d’uranium à un prix moyen de 79,7 dollars canadiens (CAD) et 12,1 millions de kg d’uranium raffiné (combustible nucléaire non enrichi, UF6). A 3,14 milliards CAD, le chiffre d’affaires (CA) a donc augmenté de 21% sur un an. Le bénéfice net a reflué de 383 à 292 millions CAD du fait de l’amortissement de Westinghouse. En revanche, le bénéfice d’exploitation (Ebitda), plus pertinent ici, a augmenté de 73%, à 1,5 milliard CAD. Le cash-flow d’exploitation a progressé de près d’un tiers, à 905 millions CAD. Westinghouse, détenue à 49% par Cameco, a enregistré une perte nette de 218 millions CAD mais dégage un Ebitda de 483 millions de dollars.
Entre 2025 et 2029, les contrats d’approvisionnement signés par Cameco représentent en moyenne 28 millions de livres. Le carnet de commandes total s’élève à 220 millions de livres d’uranium et à 85 millions de kg d’UF6. Cameco produit moins que ses engagements, mais peut augmenter la production, puiser dans les stocks ou acheter de l’uranium au comptant. En 2024, le groupe a produit 23,4 millions de livres d’uranium à McArthur River et Cigar Lake.
Le dividende a été relevé, de 0,12 CAD à 0,16 CAD ; il augmentera encore de 0,04 CAD en 2025 et 2026. Fin 2024, Cameco disposait de 600 millions CAD de liquidités pour une dette de 1,3 milliard CAD. La société dispose également d’une facilité de crédit non utilisée de 1 milliard CAD. Le prêt contracté pour financer l’achat de Westinghouse a été entièrement remboursé. Cameco ne s’inquiète guère des éventuels droits d’importation américains, car l’uranium est une matière première stratégique.
Conclusion
L’uranium a quelque peu perdu grâce aux yeux des investisseurs, ce qui se reflète dans le cours de Cameco : l’action a abandonné quelque 25% depuis son pic de décembre. Sur le plan opérationnel, toutefois, le carnet de commandes est plein et le prix des contrats augmente. Les perspectives à long terme restent excellentes, avec une pénurie toujours plus marquée d’uranium dont Cameco, grâce à son intégration verticale (production, raffinage et enrichissement), est bien placée pour profiter. La récente correction offre une fenêtre d’achat.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 46,54 dollars
Ticker : CCJ US
Code ISIN : CA13321L1085
Marché : New York Stock Exchange
Capit. boursière : 20,3 milliards USD
C/B 2024 : 100
C/B attendu 2025 : 41
Perf. cours sur 12 mois : +12%
Perf. cours depuis le 1/1 : -9%
Rendement du dividende: 0,3%
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