Y aura-t-il un rallye de fin d’année sur les marchés boursiers?

WALL STREET

De plus en plus de signes semblent indiquer qu’un rallye boursier se profile pour la fin de l’année. La question est de savoir s’il sera durable et quels sont les prochains vents, contraires ou pas, qui attendent les marchés boursiers.

Les marchés boursiers ont connu un solide redressement au cours de la semaine écoulée. Le S&P500 n’est qu’à quelques pour cent de son récent sommet. Si cette tendance se poursuit, il devrait connaître son meilleur mois de 2023.

Novembre et décembre

Les raisons de cette euphorie boursière sont nombreuses. Le taux d’inflation aux Etats-Unis a été supérieur de 0,1 % aux prévisions. La question est de savoir ce qui se serait passé si le taux d’inflation avait été inférieur de 0,1 %. Cette manne inflationniste renforce la conviction que les banques centrales n’augmenteront plus leur taux d’intérêt. Tous les produits financiers, qui sont sensibles aux mouvements des taux d’intérêt, comme l’immobilier ou les actions de croissance, ont ainsi propulsé le rallye.

L’histoire montre que les actions augmentent dans les 12 mois qui suivent le pic des taux d’intérêt, surtout s’il n’y a pas de récession. De plus en plus, on s’accorde aujourd’hui pour dire que les économies avancées sont encore suffisamment robustes pour gérer un “atterrissage en douceur”.

En outre, les résultats d’exploitation des entreprises au troisième trimestre se maintiennent, de sorte qu’une récession des bénéfices semble plus éloignée qu’elle ne l’était il y a quelques semaines. Les économistes stratèges de la grande banque UBS pensent que cela signifie qu’un rallye de fin d’année est toujours possible. Ils estiment que, dans les mois à venir, le potentiel de hausse des actions est plus important que celui des obligations.

Les mois de novembre et décembre sont généralement supérieurs à la moyenne pour les marchés boursiers. En moyenne, au cours des 35 dernières années, les actions mondiales ont rapporté 0,3 % par mois, et ce de janvier à octobre. Pour novembre et décembre, ces rendements mensuels sont passés à 1,1 et 1,8 %.

Chez nous également, un certain optimisme aveugle s’est glissé au cours de la semaine dernière dans les cours des actions. Pour certaines entreprises, telles que Melexis et le fournisseur de services énergétiques Fugro, il a suffi d’annoncer, pour faire grimper le cours des actions, des perspectives à long terme positives jusqu’en 2027 ou plus tard, le tout sans trop de justifications.

Alors qu’il suffisait d’un moins bon résultat au cours des derniers trimestres dans une série de bons résultats pour faire chuter les cours des actions, aujourd’hui, toutes les excuses sont bonnes pour faire grimper les cours des actions.

Vents contraires

En même temps, les actions peuvent encore s’attendre à avoir des vents contraires venant de plusieurs horizons, dans les mois à venir. Les valorisations des actions américaines en particulier restent historiquement élevées, ce qui les empêche d’amortir des revers majeurs sur le front des taux d’intérêt et des bénéfices.

En outre, la hausse des taux d’intérêt entraînera une augmentation des coûts de financement pour les entreprises. L’année prochaine et en 2025, elles devront refinancer un grand nombre de prêts arrivant à échéance. La question est de savoir à quels taux d’intérêt et si ces coûts d’intérêt plus élevés sont déjà pleinement reflétés dans les prix.

Enfin, aux taux d’intérêt actuels, les obligations restent un concurrent des actions, qui ne disparaîtra pas immédiatement. Les investisseurs en actions doivent encore s’habituer à cette attractivité structurelle durable des titres à revenu fixe. La question est de savoir si le rallye de fin d’année ne se transformera pas en un plongeon au printemps ou à l’été 2024.

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